Sommet Afrique-France : une page va-t-elle se tourner à Montpellier ?

La ville accueillera le 28e Sommet Afrique-France le 8 octobre. Aucun chef d’État n’a été convié à cet évènement qui donnera la part belle aux sociétés civiles et à la diaspora.

Discours d’Emmanuel Macron prononcé le 28 novembre 2017 à Ouagadougou face à une assemblée d’étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo. © Erwan Rogard/IP3/MAXPPP

Discours d’Emmanuel Macron prononcé le 28 novembre 2017 à Ouagadougou face à une assemblée d’étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo. © Erwan Rogard/IP3/MAXPPP

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 30 septembre 2021 Lecture : 5 minutes.

Invitée par Emmanuel Macron à participer au Sommet Afrique-France de Montpellier le 8 octobre, la jeunesse africaine s’y rendra, mais armée d’une certaine défiance. Pourtant, dans l’esprit du président français, l’objectif de ce sommet est sans ambiguïté ni arrière-pensée : il juge qu’il faut en finir avec les tabous et avec un passé tourmenté qui nourrit le ressentiment africain vis-à-vis de son ancien colonisateur et, pour cela, il convient de « commencer par tout se dire » et d’« inventer ensemble une amitié ».

On reconnaît là les accents de son discours prononcé le 28 novembre 2017 à Ouagadougou face à une assemblée d’étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo très remontés contre la France et qu’il a en partie retournés par ses propos à la fois séduisants et provocateurs.

Efforts français

Depuis, Emmanuel Macron s’est appliqué à détricoter ce qui interdisait des relations Afrique-France décomplexées et égalitaires. Il a restitué au Bénin 26 œuvres du trésor d’Abomey et reconnu les crimes de la colonisation. Dans le cadre de la réforme du franc CFA, le Trésor français a rendu à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest les fonds déposés dans ses coffres. L’Agence française de développement (AFD) a augmenté d’année en année les dons et les prêts fournis à l’Afrique. La publication des rapports sur les relations françaises avec l’Algérie et le Rwanda ont traduit la volonté de l’Élysée d’assumer les scories du passé.

La France a aussi pris l’initiative d’une multitude d’événements et d’institutions sur le continent, comme Choose Africa, Digital Africa, Alliance Sahel ou Sport en commun. Pour liquider la « Françafrique », Emmanuel Macron a mis fin au tête à tête exclusif avec l’Afrique francophone et pris le chemin du Nigeria, du Soudan ou du Rwanda.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires