Cameroun : privatisation avortée

Publié le 10 février 2004 Lecture : 1 minute.

Le secteur de l’eau n’échappe pas au mouvement général de privatisation des services publics sur le continent. Le passage au privé de la Société nationale des eaux du Cameroun (Snec), lancé en avril 1998, est un véritable feuilleton à rebondissements. Il aura fallu, en effet, quatre ans pour aboutir à… rien et retourner à la case départ.

Préqualifiée en juin 1998, la société Ondeo Services (une filiale à 100 % de Suez-Lyonnaise des eaux) est, en mai 2000, désignée adjudicataire provisoire de la Snec, le temps de finaliser les conditions techniques et financières de la transaction. Débutent alors de longues et difficiles négociations. C’est d’abord sur le montant de la reprise et des investissements que les discussions achoppent, Ondeo fixant son offre financière à 800 millions de F CFA, pour l’acquisition de 51 % des actions. En outre, Ondeo limitait sa reprise à 10 centres urbains, considérés les plus rentables, sur les 103 que compte la Snec. Une offre jugée dérisoire par le gouvernement. De plus la compagnie française souhaitait la création d’une « société de défaisance » à laquelle aurait été confiés les actifs les plus déficitaires destinés à être liquidés ou revendus.

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En novembre 2001, Ondeo Services acceptait de porter son offre à 1 milliard de F CFA, mais exigeait le départ du directeur général. Ce dernier, hostile à la privatisation, avait ulcéré Ondeo en faisant passer les effectifs de 700 à 1 500 salariés en quelques mois, alourdissant d’autant la masse salariale. Finalement, le 12 septembre 2002, le ministre des Finances et du Budget déclarait infructueuse la pré-qualification d’Ondeo. Début 2004, l’État camerounais recherchait donc une agence internationale de consultants pour définir un nouveau schéma de privatisation de la Snec… et trouver l’oiseau rare qui offrira les meilleures conditions de reprise.

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