Algérie : pétrole et BTP

Publié le 10 février 2004 Lecture : 2 minutes.

Le séjour à Alger du président chinois, les 3 et 4 février, coïncidait avec le 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. C’est en effet le 3 février 1959, trois ans avant l’indépendance, que la République populaire de Chine a reconnu le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Depuis, les relations politiques sinoalgériennes n’ont jamais cessé d’être au beau fixe. Ce sont donc les questions économiques qui ont dominé les discussions entre Abdelaziz Bouteflika et Hu Jintao.
En 2002, les échanges commerciaux entre les deux pays ne dépassaient pas 200 millions de dollars, mais ils sont repartis en flèche dès l’année suivante : 741 millions de dollars.
« C’est encore insuffisant eu égard à la convergence de nos positions politiques, mais aussi à nos potentialités et à nos besoins respectifs », soupire-t-on à Alger. Deuxième consommateur mondial d’hydrocarbures derrière les États-Unis, la Chine dépend encore largement du Moyen-Orient pour ses approvisionnements. Compte tenu de l’instabilité chronique qui prévaut dans cette région, elle s’efforce de diversifier ses sources. Depuis 2002, la Sinopec, la société publique chinoise de raffinage, développe donc le gisement de Zarzaïtine, dans le Sahara. Montant de l’investissement : 450 millions de dollars. La même année, un contrat d’approvisionnement a été conclu entre la Sonatrach
et la China National Petroleum Corp. CNPC) pour un montant de 350 millions de dollars. La construction d’une raffinerie dans la région d’Adrar a été confiée à une autre entreprise chinoise, la China National Oil & Gas Exploration.
Mais le BTP et les infrastructures pour la téléphonie intéressent également les Chinois, qui construisent actuellement quelque soixante mille logements, la nouvelle aérogare
d’Alger et plusieurs hôtels de standing à Oran et à Constantine. Entre autres. Pour leur part, les Algériens souhaitent rééquilibrer leur balance commerciale (largement favorable
à la Chine) et développer leurs exportations hors hydrocarbures. Raison pour laquelle cinq accords ont été conclus avec leurs partenaires chinois.
Du 29 janvier au 1er février, Hu Jintao avait entamé son périple africain par une visite d’État en Égypte, que les Chinois considèrent comme une indispensable porte d’accès au
Moyen-Orient et, accessoirement, comme une puissance africaine. Il s’est entretenu avec le président Hosni Moubarak du développement du commerce bilatéral, de plusieurs projets agricoles et d’éventuels transferts de technologie. Les exportations chinoises à destination de l’Égypte s’élèvent actuellement à 830 millions de dollars par an. Un montant cinq fois supérieur à celui des importations.
Sur le plan politique, il a essentiellement été question de la dénucléarisation du Moyen-Orient et de la restauration de la souveraineté des Irakiens sur leur pays. Au Caire, Hu
Jintao a également rencontré Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe.

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