Tunisie : appels du pied pour sortir Kaïs Saïed de son (dangereux) isolement
Plusieurs organisations, députés et partis appellent le chef de l’État à sortir de sa tour d’ivoire et à ouvrir des canaux de concertation afin que le coup de force constitutionnel du 25 juillet ne soit pas contre-productif.
Kaïs Saïed a fait de son intransigeance affichée et de l’indépendance qu’elle est censée révéler une marque de fabrique pour gagner la confiance des électeurs. Se tenant à distance des partis, des médias et longtemps de la diplomatie, le président tunisien a toujours avancé en solitaire. Jusqu’à surprendre aussi bien ses concitoyens – détracteurs comme sympathisants – que la communauté internationale avec son coup de force du 25 juillet dernier, qui a vu le limogeage du Premier ministre, le gel des travaux de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), la levée de l’immunité des députés, la dissolution de l’instance de lutte contre la corruption et la multiplication des mesures d’interdiction de quitter le territoire frappant le monde économique et politique.
La promulgation, le 22 septembre, d’un décret (117) permettant au président de concentrer encore plus de pouvoirs en promulguant des décrets-lois a fait presque tout autant l’effet d’une bombe. Et renforcé l’impression que le président décide tout tout seul, n’hésitant pas à se mettre à dos un nombre croissant de partis.
Les mesures concrètes pour sortir de la paralysie – y compris la nomination effective d’un chef de gouvernement – pourraient être imminentes. Mais les déclarations du chef de l’Etat demeurent jusqu’à présent difficilement lisibles, tant et si bien que les contours de son programme semblent parfois se diluer à mesure que les projecteurs se braquent sur lui. Comme une pupille dilatée devant une lumière trop forte. Mais le temps presse car le pays s’enfonce tous les jours un peu plus dans une triple crise : politique, économique, sanitaire.
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