Werrason, Fally Ipupa, Koffi Olomide… Les Congolais définitivement privés de concert à Paris ?

Noël Ngiama Makanda ne pourra finalement pas se produire au Zénith de Paris le 25 septembre. Une annulation de plus justifiée par la crainte de violences entre Congolais.

 © Damien Glez

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Publié le 23 septembre 2021 Lecture : 2 minutes.

Faudrait-il créer un pass sanitaire renforcé pour l’accès aux concerts de musiciens congolais en France ? En sus du QR code vaccinal ou du test PCR ou antigénique négatif, le mélomane devrait-il présenter une carte de militant compatible avec les accointances politiques supposées de l’artiste du jour ? Ce lundi, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a pris un arrêté portant annulation du concert de Werrason.

Selon lui, l’événement s’inscrirait « dans un contexte politique particulièrement tendu et violent entre partisans et opposants au régime en place » en RDC. Le chanteur serait « considéré comme proche » du pouvoir, hier de l’ancien président Joseph Kabila et aujourd’hui de Félix Tshisekedi. Selon la préfecture, le concert susciterait « une mobilisation croissante chez les opposants radicaux congolais de la diaspora installés en France ».

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Violents incidents

En 2011 déjà, deux concerts parisiens de Werrason avaient été annulés face à des « menaces de troubles graves à l’ordre public ». Procès d’intention ? En février 2020, de violents incidents avaient en tout cas éclaté durant le concert à Bercy d’une autre star congolaise, Fally Ipupa, lui aussi catalogué comme proche du pouvoir. Le chanteur de rumba avait d’ailleurs dû lui-même renoncer à un concert prévu dans la capitale française en 2017.

Si les clivages congolo-congolais importés en France provoquent annulations ou débordements, qu’adviendra-t-il des autres programmations de 2021 : Ferré Gola le 7 novembre au Casino de Paris ou encore Félix Wazekwa et Fabregas à Lyon, respectivement les 23 octobre et 13 novembre ? Les regards se tournent surtout vers Koffi Olomide, qui est annoncé le 27 novembre à la Défense Arena, une salle qui peut contenir jusqu’à 40 000 spectateurs. Un retour jugé presque aussi historique que sulfureux : ces dix dernières années, en France, « Grand Mopao » a surtout fait l’actualité judiciaire et il a, le 12 septembre dernier, donné un concert amputé au Festival des musiques urbaines d’Anouamo (FEMUA).

Son collègue Werrason – qui annonce une conférence de presse ce vendredi 24 septembre – ne précise pas s’il s’adresse aux opposants congolais de la diaspora ou aux autorités françaises quand il poste sur Facebook, à propos de l’annulation de son concert : « Ceux qui tuent la culture congolaise ne vont jamais bâtir un Congo prospère car la haine ne peut venir que du venin ». La musique n’adoucit-elle pas les mœurs congolaises à Kinshasa-sur-Seine ?

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