Bilan contrasté

Publié le 9 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

L’association Reporters sans frontières (RSF) a publié, le 3 janvier, son rapport 2005 sur la liberté de la presse dans le monde. Triste bilan : 63 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier, soit 10 de plus que l’année précédente. L’Irak est évidemment le terrain le plus meurtrier : 24 reporters et 5 collaborateurs de médias (chauffeurs, traducteurs, techniciens, etc.) y sont morts, ce qui porte à 76 le nombre de confrères victimes de ce conflit. Sur le continent africain, on compte 2 morts en Somalie, 2 en République démocratique du Congo (RDC) et 1 en Libye. Leurs assassins, parfois connus, n’ont pas été sanctionnés. Au passage, RSF remarque que l’impunité reste souvent de mise. L’enquête sur le meurtre, en décembre 2004, de Deyda Hydara, journaliste gambien, piétine toujours.
Les chiffres concernant l’Afrique sont contrastés. Effet probable de la tenue du SMSI en Tunisie, les douze cyberdissidents – animateurs de sites Internet – emprisonnés en 2004 ont été libérés. Un seul journaliste y reste détenu, contre 6 au Maroc, 30 en Égypte, aucun en Algérie [sauf Mohamed Benchicou, directeur de feu Le Matin, condamné à deux ans de prison pour infraction au contrôle des changes, NDLR], mais 58 en RDC, qui détient la palme sur le continent. En Éthiopie, pays qui a connu des troubles importants lors de la victoire contestée du parti du Premier ministre aux élections, 36 reporters sont en prison. En Érythrée, la presse privée n’existe plus. Les 15 responsables des publications fermées, pour la plupart, en 2001 croupissent en prison, et leur grève de la faim de 2002 ne leur a apporté aucune amélioration. Les 27 détenus du Nigeria, pays où la presse a toujours été libre et vigoureuse, même sous la dictature, sont le reflet de la violence qui étreint périodiquement ce pays.
Autre aspect étudié par RSF : la censure des médias. Globalement, elle a augmenté de plus de 60 % : 1 006 cas ont été relevés, contre 622 en 2004. Cette situation s’explique par la forte dégradation de la liberté d’expression au Népal, qui concentre à lui seul plus de la moitié des journaux censurés dans le monde. En Afrique, la RDC arrive à égalité avec le Togo, avec 12 cas répertoriés, contre 8 au Zimbabwe, 6 en Éthiopie et en Sierra Leone, 4 en Côte d’Ivoire, 3 en Tunisie, 6 au Maroc et 4 en Algérie. La Tunisie est le seul pays africain à figurer sur la liste des « quinze ennemis d’Internet » établie par RSF, mais la situation y est cependant meilleure qu’en Iran, où le ministère de l’Information se targue de bloquer l’accès à des centaines de milliers de sites.

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