Archaïsme économique

Publié le 9 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

Dirigée d’une main de fer, trente ans durant (1970-2000), par le président Hafez al-Assad, l’économie syrienne a raté l’ouverture promise par Bachar, le fils et successeur du précédent. Elle végète aujourd’hui sous la férule d’un appareil étatique digne de l’ère stalinienne. Minée par la corruption, elle ne survit, pour l’essentiel, que grâce à l’agriculture traditionnelle – le pays ne manque ni d’eau ni de terres fertiles -, qui permet d’assurer l’autosubsistance alimentaire et d’entretenir le commerce et l’agro-industrie. Deux autres ressources jouent néanmoins un rôle important : le pétrole brut et les transferts des travailleurs syriens à l’étranger.
– La Syrie produit 500 000 barils/jour, alors que sa consommation intérieure ne dépasse pas 300 000 b/j. Le reste (200 000 b/j) représente, au prix moyen de 50 dollars, une recette journalière de 10 millions de dollars, qui permet notamment de financer les dépenses militaires et les privilèges de la nomenklatura.
– Le montant des transferts provenant de la diaspora est compris entre 2 millions et 3 millions de dollars par jour. Cette manne permet de soulager nombre de familles et de faire tourner le petit commerce et le bâtiment.
Reste que la Syrie ne parviendra pas à décoller tant que sera maintenue la mainmise de l’État et du parti sur l’économie. Le revenu par habitant stagne depuis 1970 (l’augmentation est inférieure à 1 % par an) et n’a pas dépassé 1 200 dollars en 2004, soit moins que dans la plupart des autres pays arabes. En y incluant des « variables immatérielles » comme la santé ou l’éducation, on arrive à un niveau de vie comparable à celui des Cap-Verdiens. Le poids économique du pays (23 milliards de dollars en 2004) est égal à celui de la Biélorussie, pourtant deux fois moins peuplée.

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