Vos lettres et e-mails sélectionnés

Publié le 9 décembre 2003 Lecture : 4 minutes.

Terroriste ou révolutionnaire ?
J’étais déjà mal à l’aise de voir qu’un de mes périodiques favoris ouvrait ses colonnes au père Michel Lelong. La tribune qu’il a publiée dans votre n° 2237 (23-29 novembre 2003) m’incite à prendre la plume. Pour Michel Lelong, en effet, Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, est un « révolutionnaire », et certainement pas un terroriste. Quelle est la portée « révolutionnaire » et « spirituelle » des attentats de la gare Saint-Charles ou du train du Capitole, pour ne citer que quelques exemples des forfaits commis par Carlos sur le territoire français ? Nul doute que les familles des victimes apprécieront la charité chrétienne du père Lelong… Quand des personnes se voulant au service de Dieu trouvent une aura révolutionnaire et spirituelle aux assassins de civils innocents, le lecteur que je suis voit les heures sombres de l’histoire repointer leur nez.

Réponse : Nous donnons de temps à autre la parole au père Michel Lelong, qui est l’une des figures du dialogue entre chrétiens et musulmans. Ses témoignages et réflexions, par les temps qui courent, méritent d’être entendus. Bien évidemment, ses prises de position n’engagent pas la rédaction de Jeune Afrique/l’intelligent. Il est clair, en particulier, que nous ne partageons pas la compréhension qu’il manifeste à l’égard de Carlos. Et nous
comprenons qu’elle peut vous choquer. C’est pour cela que le texte du père Lelong, comme d’autres auparavant, a été publié sous la rubrique « Forum ».
La Rédaction

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Non aux mariages précoces
L’organisation non gouvernementale que je dirige, Nuova Africa, condamne la pratique archaïque du mariage des fillettes en Éthiopie et ailleurs. Cette pratique n’est pas assez connue. C’est pourquoi nous préparons un festival-exposition sous le titre : « L’âme africaine est dans la force de sa culture ». Il aura lieu du 26 décembre 2003 au 4 janvier 2004 à Vérone (Italie), carrefour de l’Europe en construction et cité de Roméo et Juliette. Cet événement nous permettra de sensibiliser l’opinion africaine et européenne ainsi que d’autres ONG. Il n’est plus acceptable que des fillettes de moins de 15 ans soient mariées de force. Cette pratique dangereuse est encore répandue en Afrique orientale et occidentale, alors qu’elle a disparu, ou presque, en Afrique australe et centrale.

Où va la Guinée ?
Mon pays a tout pour réussir mais ses dirigeants font tout de travers. Pour tous ceux qui avaient été émerveillés par la façon dont la Guinée avait accédé à l’indépendance en disant « non » au général de Gaulle, quelle déception ! Quel gâchis ! Quarante-cinq ans après, ce pays, si riche en ressources naturelles, est devenu un îlot de misère. La faute en incombe à un groupuscule de personnes préoccupées par leurs seuls intérêts. Mais aussi aux cadres, aux enseignants, aux élèves, aux militaires, aux gendarmes, bref à tout le peuple. Nous sommes coupables de n’avoir jamais dit « non » au pouvoir en place. Faut-il continuer à se taire face à ce délabrement généralisé : pas de routes, pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de système éducatif. La population est obligée de se « prosterner » pour survivre. La corruption est institutionnalisée, banalisée. On espérait que l’actuel chef de l’État aurait accepté, vu son état de santé, de céder le pouvoir en organisant des élections libres, de présenter des excuses aux Guinéens pour toutes les peines subies depuis des années. Mais hélas ! il tripatouille la Constitution, se présente aux élections (le 21 dé-cembre) et procède à l’arrestation de plusieurs officiers. Où va la Guinée ?

Sir Harry primé par l’AFRAA
Je suis révolté contre l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA). Alors que notre continent s’efforce de promouvoir la bonne gouvernance, l’AFRAA le déshonore. En effet, si on se fie à une déclaration à la presse mauricienne de sir Harry Tirvengadum, ancien PDG d’Air Mauritius et ancien directeur général d’Air Afrique, l’AFRAA aurait décidé de le décorer, et ce, malgré le fait que sir Harry soit poursuivi pour détournement de fonds au détriment d’Air Mauritius.

Réponse de l’AFRAA :
L’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) a décidé, en effet, de décerner un prix honorifique à sir Harry Tirvengadum, ancien patron d’Air Mauritius et d’Air Afrique et, à ces deux titres, membre du Comité exécutif de l’AFRAA pendant de nombreuses années. Les problèmes de sir Harry devant la justice de son pays, faut-il le rappeler, n’ont pas encore été tranchés. En vertu de la présomption d’innocence, l’AFRAA l’a honoré pour son mérite professionnel, internationalement reconnu, et pour sa contribution à la défense du transport aérien africain sur la scène mondiale. Ce n’est pas parce que certains s’interrogent sur tel ou tel aspect de sa gestion d’Air Mauritius que l’AFRAA devrait reconsidérer sa décision. Laissons la justice mauricienne faire son travail et l’AFRAA le sien. Nous honorons donc sir Harry sans problème de conscience, convaincus que la reconnaissance du mérite de l’expert international fera des émules dans cette profession, qui en a réellement besoin en Afrique.

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Une bouffée d’oxygène
J’ai lu avec un vif intérêt le « Plus de l’intelligent » intitulé « Les années Wade » (J.A.I. n° 2237). Ce dossier apporte une bouffée d’oxygène dans l’atmosphère irrespirable où est plongé notre pays. Il est clair et complet. Les Sénégalais peuvent se faire une opinion en toute connaissance de cause. En remettant scrupuleusement les faits à leur place, en rétablissant une vérité ensevelie tout au long de ces derniers mois par des déclarations de tout bord, où l’égoïsme partisan le dispute au mensonge. Vous avez fait honneur à votre profession.

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