RDC : septembre noir pour la liberté de la presse

Arrêté à Kinshasa en début de semaine, le journaliste congolais Sosthène Kambidi est accusé d’association de malfaiteurs et de terrorisme. Les autorités veulent qu’il livre ses sources dans l’enquête sur l’assassinat des experts de l’ONU en 2017.

 © Kash

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  • Kash

    Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.

Publié le 24 septembre 2021 Lecture : 1 minute.

Journaliste au sein de la rédaction d’Actualité.cd, correspondant de l’Agence France-Presse et de RFI, Sosthène Kambidi est en détention depuis le début de la semaine. Arrêté dans la nuit de lundi à mardi, il est aujourd’hui poursuivi pour « association de malfaiteurs », « terrorisme » et « insurrection » dans le cadre de l’enquête en cours sur le meurtre de Michael Sharp et Zaida Catalán, les deux experts de l’ONU assassinés le 12 mars 2017 près de Bukonde, dans la province du Kasaï.

Le procureur veut obtenir du journaliste qu’il révèle ses sources dans ce dossier, sur lequel a enquêté Sosthène Kambidi. En particulier, les autorités veulent savoir comment il est entré en possession d’une vidéo de l’assassinat, qu’il avait pourtant choisi de ne pas diffuser et de remettre aux enquêteurs. « Il s’était également dit disposé à collaborer avec la justice », insiste Reporters sans frontières (RSF).

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Violences policières

Entendu une première fois mercredi 22 septembre, le journaliste a été reconduit dans sa cellule et doit de nouveau faire face à ses juges. « La détention prolongée de ce journaliste est d’autant plus préoccupante qu’elle s’effectue sous le regard de l’ONU, qui participe aux auditions dans le cadre d’un mécanisme mis en place pour assister la justice militaire congolaise », s’inquiète RSF.

Cette interpellation intervient quelques jours seulement après les violences policières dont a été victime le 15 septembre dernier Patient Ligodi, correspondant de RFI à Kinshasa. Sur ce dernier dossier, les autorités avaient finalement réagi en mettant le policier auteur des coups aux arrêts. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des médias, avait promis de  « sensibiliser les responsables de la police pour que les orientations claires soient données aux policiers pendant leurs opérations et qu’ils sachent que le journaliste est libre d’exercer son travail ». Un message qui n’est, semble-t-il, pas encore parvenu à la magistrature.

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