Tunisie et Libye sur la touche

Publié le 9 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Réuni à Francfort (Allemagne) le 4 décembre, le Comité exécutif de la FIFA, la Fédération internationale de football, a tranché : hostile à toute idée de coorganisation de la Coupe du monde 2010, il a confirmé qu’une seule association nationale serait autorisée à accueillir la compétition. Cette décision, qui confirme la position plusieurs fois exprimée par le président Joseph Blatter, met fin au projet commun de la Libye et de la Tunisie.
Certes, le patron de la FIFA avait accordé aux deux pays un délai de deux mois (à partir du dépôt des dossiers de candidature, le 30 septembre), pour « vendre leur projet », mais sans leur laisser beaucoup d’espoir : la voie est ouverte, mais vous allez droit dans le mur, leur avait-il confié, en substance.
Lors du congrès de la FIFA, les 19 et 20 octobre, à Doha (Qatar), Tunisiens et Libyens ont mené campagne séparément. Et apparemment sans grande conviction : Saadi Kadhafi, le promoteur du projet, n’a même pas fait le déplacement ! En revanche, les lobbyistes de l’Afrique du Sud, grande favorite pour l’organisation de la compétition, n’ont pas ménagé leurs efforts.
De manière générale, l’implication – financière notamment – du fils du Guide de la Jamahiriya dans le projet n’a pas été à la hauteur des attentes de ses partenaires tunisiens. Il faut dire qu’il a bien des soucis actuellement. Le 3 septembre, ses déclarations à Super, l’hebdomadaire sportif d’Abou Dhabi, ont ainsi été fort mal reçues par ses « amis » de la FIFA, chez qui l’omerta, la loi du silence, est la règle. Il y dressait l’inventaire de ses interventions auprès des délégués africains en faveur de l’élection de Blatter (à Séoul, en mai 2002) et s’y vantait d’avoir reçu en échange une promesse de soutien à la candidature libyenne…
Plus grave, le Comité olympique italien (CONI) a annoncé, le 5 novembre, que Saadi Kadhafi, joueur de Pérouse (série A italienne), avait été, un mois plus tôt, contrôlé positif à la nandrolone. Suspendu à titre conservatoire, l’intéressé s’est abstenu de demander une contre-expertise. Il risque entre cinq mois et seize mois de bannissement. Cette pénible affaire a évidemment contribué à « plomber » un peu plus la candidature commune.
La Tunisie (qui recevra, du 11 au 18 décembre, une mission d’inspection de la FIFA) et la Libye n’ont plus que deux solutions. Soit elles maintiennent leurs candidatures et font cavalier seul – avec de très médiocres chances de succès. Soit elles se retirent purement et simplement.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires