Repsol à Corisco Deep ?
Publié le 5 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.
Pourquoi l’Espagne est-elle complètement passée à côté de l’eldorado pétrolier équatoguinéen ? Pour des raisons politiques, bien sûr, mais pas seulement. En 1973, la société publique Hispanoil avait été la première à signer un accord de coopération avec Malabo. Peu performante à l’époque, elle avait vite été supplantée par Elf, déjà très présente dans la région, notamment dans l’offshore. En 1980, elle obtiendra quand même un permis d’exploration et de forage à 60 km au nord de l’île de Bioko, mais sera contrainte de jeter l’éponge quatre ans plus tard, les résultats se révélant décevants. Les Français feront bientôt de même.
En 1995, les Américains de Mobil Oil et d’UMC mettent en production le champ très prometteur de Zafiro. La ruée vers l’or noir commence. Mais l’Espagne, dont les relations avec la Guinée équatoriale sont alors exécrables, en est écartée. Les compagnies américaines raflent la totalité de la mise.
Il faudra attendre 2003 et la confirmation du réchauffement diplomatique entre les deux pays pour que les Espagnols pointent le bout de leur nez. Au début du mois de juin, Alfonso Cortina, le président de la compagnie hispano-argentine Repsol YPF, est enfin reçu par Obiang Nguema. Une rencontre fructueuse puisque des discussions sont, semble-t-il, en cours entre Repsol et la compagnie américaine Vanco. Cette dernière, qui détient la totalité du champ Corisco Deep, envisagerait de faire une petite place à sa consoeur, ainsi d’ailleurs que sur Corisco Bay (tout près de Mbagné), dont elle ne détient que 10 %, le reste ayant été attribué à la malaisienne Petronas. Repsol serait en outre sur le point de tenter sa chance sur le bloc E, dont le français Total vient de se retirer après avoir foré un puits sec.
Enfin, il apparaît que des cadres et des ingénieurs de Repsol pourraient être prochainement appelés à travailler comme assesseurs au sein de la société publique Gepetrol. Si l’information se confirme, cela signifierait que l’Espagne est peut-être en passe de gagner son pari : monter à bord du tanker équatoguinéen.
