Pertinence et impertinences
La Marocaine Saida Churchill déballe sur scène tout ce qu’elle a sur le coeur.
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Saida Churchill. Le patronyme qu’elle s’est choisi en dit long sur son humour provocateur, mais aussi sur son désir de dépasser les a priori dans lesquels on chercherait à l’enfermer. « C’est pour casser l’idée préconçue que c’est le spectacle d’une Beurette qui va parler de ses problèmes de double culture. Saida Churchill, c’est une sorte de no man’s land qui me convient bien », explique cette jeune femme née dans les montagnes du Rif marocain. Mais « le hasard d’une promesse d’embauche chez Peugeot » a conduit ses parents vers une grande tour de banlieue, à Mulhouse. Elle n’avait pas 1 an.
Scolarité brillante, « trois ans d’ennui » et une licence de lettres modernes. À 25 ans, Saida renonce à sa vie d’étudiante à Besançon pour la vie de bohème à Paris. Elle se découvre de nouvelles passions : la comédie puis l’écriture.
Fille d’immigrés, Saida n’occulte pas ses origines, mais n’en fait pas son fonds de commerce. Créé en 1998 au Festival d’Avignon, J’arrive, one-woman show qu’elle a écrit elle-même, ne ressemble à aucun spectacle du genre. Son texte introspectif tout en subtilités se situe aux antipodes du spectacle comique, et pourtant on rit… un peu jaune, il est vrai. Et on ne sait jamais si elle joue, improvise ou se contente d’être elle-même. Ainsi, dans J’arrive, la jeune femme ne cesse de se déshabiller et de se rhabiller, à la recherche de la tenue idéale pour un enterrement… le sien ! Ce faisant, Saida déballe tout ce qu’elle a sur le coeur : la bêtise, les compromissions, le « politiquement correct », les paillettes, Molière, La Fontaine, les supermarchés, la famille, les amis et les amours.
Le Funambule, 53, rue des Saules, Paris 75018, J’arrive, nouvel emballage, jusqu’au 29 décembre.
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