Najat M’jid

Présidente de l’association Bayti, cette pédiatre marocaine est omniprésente sur le terrain des droits de l’enfant et de la protection des mineurs.

Publié le 5 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Najat M’jid mène une triple vie. Dans la première, elle est pédiatre et directrice d’une polyclinique à Casablanca. Dans la deuxième, elle est présidente de l’association Bayti, qu’elle a fondée en 1994 pour réintégrer les enfants des rues. Dans la troisième, elle est mère de deux filles que l’on pourrait prendre pour ses copines. Parallèlement, elle est administrateur de la Fondation Mohammed-VI, chargée de la réhabilitation et de la réintégration des mineurs et des adultes en conflit avec la loi. Cette dame brune est aussi membre du Conseil consultatif des droits de l’homme et consultante pour divers organismes (UNESCO, UNICEF, Union européenne). Impossible de prétendre à l’exhaustivité tant la liste de ses responsabilités est longue.
« C’est une gestion du temps qui n’est pas évidente au quotidien », poursuit cette Casablancaise qui a quitté le foyer parental à 14 ans pour devenir maîtresse d’internat. Elle ne le précise pas sur son CV, qui s’étale sur neuf pages. Son premier emploi, standardiste dans une usine, à l’âge de 13 ans, n’y figure pas non plus. Issue d’une famille modeste de quatre enfants, Najat a vu le jour en novembre 1959. C’est à la faculté de médecine de Rabat qu’elle soufflera sa seizième bougie. Plus tard, elle s’envolera pour Bordeaux, où elle poursuivra sa spécialité.
C’est d’abord sa vivacité qui frappe : celle de son regard, de ses gestes, de ses doigts qui se précipitent pour allumer cigarette sur cigarette, de ses paroles aussi intarissables que son énergie. Née sous le signe de la fourmi ascendant chouette, le docteur M’jid confesse ne dormir qu’une poignée d’heures chaque nuit pour assouvir sa boulimie de lecture. La dernière fois qu’elle est partie en vacances ? « C’était il y a quinze ans. » Récemment, elle a pris quelques jours de congé… pour aller à Genève présenter le rapport alternatif sur les enfants devant le comité des Nations unies contre la torture.
Bayti, qui emploie aujourd’hui 51 salariés et 20 bénévoles, est née au lendemain du premier Congrès national des droits de l’enfant, organisé après la ratification de la Convention des droits de l’enfant par le Maroc en 1993. Elle avait choisi de présenter un rapport sur les enfants des rues. Combien sont-ils aujourd’hui ? « Il est impossible de donner une réponse précise, mais leur nombre se situe entre 10 000 et 100 000. » Le docteur M’jid, qui « carbure à la rage et à la passion », ne risque pas de se reposer de sitôt.

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