Héros malgré lui
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Le cinéaste Jean-Pierre Lledo, né à Tlemcen en 1947, aurait rêvé d’une Algérie indépendante démocratique, pratiquant la mixité ethnique, loin de l’autoritarisme et du tout-arabo-musulman qui l’a emporté dès 1962 et, pour l’essentiel, jusqu’à aujourd’hui. Il est resté fidèle malgré tout à son pays natal, où il a réalisé de nombreux films, en général censurés, jusqu’à devoir fuir vers Paris pour raisons sécuritaires, en 1993, au plus fort de la vague islamiste. L’an dernier, il est retourné en Algérie caméra au poing, en suivant pas à pas un jeune octogénaire autrefois compagnon de route du FLN, Henri Alleg.
À l’arrivée, le très beau documentaire de Jean-Pierre Lledo, sans trahir son projet de départ, nous propose le superbe portrait d’un homme qui, au fil de rencontres toujours émouvantes et instructives avec des survivants algériens, anciens camarades de lutte contre le régime colonial, crève l’écran à force de sincérité, de pudeur, de courage et, parfois, d’humour. Henri Alleg, avait, paraît-il, posé une seule condition pour sa participation au film : qu’il n’en soit pas le « héros ». C’est raté ! Mais cela ne diminue ni l’intérêt ni la force d’Un rêve algérien, témoignage bouleversant sur une époque que l’histoire officielle, en Algérie, mais aussi en France, a presque réussi à faire oublier.
Un rêve algérien, de Jean-Pierre Lledo (sorti à Paris le 26 novembre).
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