D’ici et d’ailleurs
La collection « Que sais-je ? » s’enrichit d’un nouvel opus sur les diasporas.
Publié le 5 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.
Pour la 3 683e fois, les Presses universitaires de France nous incitent à nous poser la même question : « Que sais-je ? » Cent vingt-huit pages plus loin, Stéphane Dufoix aura enrichi cette encyclopédie des « envies du savoir » d’un article supplémentaire qui rapproche le lecteur de la Terre promise de l’honnête homme. Le jeu de la collection « Que sais-je ? » consiste à faire tenir dans une présentation unique (des chapitres clairement définis, des paragraphes courts, une introduction qui balise le thème, une conclusion qui clôt le parcours, avec juste ce qu’il faut de notes et de citations) les sujets les plus divers. Certains de ceux-ci se prêtent à l’évidence au « formatage » de la collection. D’autres semblent au contraire y être, par essence, rebelles. Ainsi en est-il du thème traité par un universitaire parisien qui s’était déjà fait connaître l’an dernier en publiant Politiques d’exil, chez le même éditeur. Les Diasporas : le mot désigne le déplacement, la dispersion, la répartition d’une population sur plusieurs territoires. Mais la diaspora juive ne le dispute plus seulement à la diaspora africaine pour signifier le destin des habitants chassés de leur pays. De nos jours, le mot a fait florès : les Irlandais, les Arméniens, les Chinois, les Palestiniens, sont venus grossir les cohortes des peuples « en diasporas » dans notre monde « global » où même les membres de catégories professionnelles – footballeurs ou scientifiques expatriés – réclament leur part de ce nouveau concept.
Stéphane Dufoix relate ici les grandes migrations survenues au cours des siècles. Il interroge la nature des liens existant entre États d’origine et pays d’adoption, nous invitant à « penser la dispersion soit comme un état de manque, soit comme un état de complétude ».
Bref, en suivant les avatars des diasporas, l’auteur réussit à rassembler des éléments concernant tant le monde ancien que le monde à venir : ouvert sur la Bible des Septante, son petit ouvrage se clôt dans les réseaux du cyberespace et « la refonte de la géographie » qu’ils engendrent. En quelques dizaines de pages, attrayantes et bien écrites, voilà qui n’est pas mal !
Les Diasporas, de Stéphane Dufoix, PUF, 128 pp., 7,5 euros.
