Tunisie : Ennahdha, suite et fin
Pas moins de 131 cadres d’Ennahdha ont décidé de quitter le parti et envisagent de créer une nouvelle formation à référentiel islamique, signant pratiquement l’arrêt de mort du mouvement cofondé par Rached Ghannouchi. Explications.
En décidant, le 20 septembre, de suspendre sine die l’activité de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Kaïs Saïed a pratiquement enterré la seconde République pour s’orienter vers une démocratie directe, où les partis joueraient un rôle mineur.
Pour Ennahdha, qui menait la danse à l’ARP et donnait le ton sur la scène politique depuis la révolution de 2011, la crise est à ce point rude que le parti en a été dévitalisé.
Après les discussions internes et les dissensions dont la teneur était devenue publique, l’heure est aux démissions. Depuis le 26 septembre, 131 dirigeants ont décidé de quitter le parti. Certains d’entre eux, comme Ridha Chaïbi, avaient déjà, par le passé, décidé de faire cavalier seul, avant de revenir au sein de la maison-mère.
Mais cette fois, un point de non retour semble avoir été atteint. Le poids lourd du parti Abdellatif Mekki, après avoir exclu son départ de la formation dans les colonnes de Jeune Afrique, a changé d’avis moins d’une semaine après l’interview et s’est joint au mouvement de départs.
Les infractions à la loi sur le financement des campagnes électorales peuvent conduire à la dissolution d’Ennahdha.
Les 131 cadres démissionnaires marquent ainsi leur malaise par rapport aux orientations d’Ennahdha et leur désaccord avec le président Rached Ghannouchi, principal père fondateur du parti islamiste, dont il tient les rênes depuis près de quarante ans et qui est aujourd’hui désavoué par ceux qui lui ont longtemps reconnu une certaine autorité.
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