Au bon vouloir de Washington

Publié le 9 décembre 2003 Lecture : 1 minute.

La chute du dollar a atteint des niveaux records par rapport à la plupart des devises. Depuis le début de l’année 2002, le billet vert a ainsi reculé de 26 % par rapport à l’euro (1,2003 dollar pour 1 euro au 1er décembre). Un déclin qui profite surtout – pour le moment – à l’économie américaine, la dépréciation du dollar améliorant la compétitivité de ses exportations. Mais aussi aux compagnies américaines installées à l’étranger dont les bénéfices, une fois convertis en dollars, s’apprécient.
Cette conjoncture n’arrange pas les affaires des partenaires commerciaux des États-Unis – en particulier l’Europe et le Japon – dont les produits subissent de plein fouet la concurrence de produits américains dopés par le dollar. Selon Eurostat, au cours des huit premiers mois de l’année 2003, les exportations de l’Union européenne vers les États-Unis ont chuté de 10 %.
En laissant filer leur monnaie, les États-Unis jouent avec le feu. Car pour financer un déficit budgétaire abyssal – 500 milliards de dollars en 2003 ! -, les États-Unis devront emprunter massivement en vendant des bons du Trésor. Or des signes récents indiquent que les Banques centrales asiatiques, les plus gros acheteurs d’obligations américaines, commencent à s’en détourner. L’origine des devises qui constituent les réserves des Banques centrales est révélatrice du désintérêt progressif pour le dollar. L’an dernier, 64,5 % des réserves des Banques centrales étaient constituées de billets verts, contre 67,5 % en 2001. En revanche, l’euro devient de plus en plus populaire. De 15,9 % des réserves en 2000, il est passé à 18,7 % en 2002.

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