Maroc : l’assurance maladie obligatoire bientôt ouverte aux indépendants
Au Maroc, les professions libérales, les commerçants et même les travailleurs de l’informel pourraient bénéficier de l’ouverture médicale universelle.
Depuis l’application de l’assurance maladie obligatoire (AMO) en 2005 et la généralisation du régime d’assistance médicale (Ramed) en 2012, le Maroc a fait un pas de géant sur le chantier de l’accès universel à la santé. L’AMO, gérée par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), pour les salariés du privé, et la Caisse nationale des organismes de la prévoyance sociale (CNOPS), pour les fonctionnaires, permet selon les derniers chiffres communiqués par l’Agence nationale de l’assurance maladie (Anam) à 7,6 millions de personnes de bénéficier d’une couverture santé.
Ramed : 5,5 millions de bénéficiaires
Ces dernières bénéficient d’un panier de soins de 172 maladies sans plafond, élargi depuis 2009 aux soins ambulatoires. « Le déploiement de l’AMO a rapidement progressé. Il en va de son équilibre financier », note un observateur. Un temps envisagée, la prise en charge des soins dentaires a encore été repoussée.
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Maroc : le Ramed étendu à 8,5 millions de personnes
Quant au Ramed, consacré aux plus démunis, après une expérience menée dans la région de Tadla-Azilal en 2008, il compte désormais 5,5 millions de bénéficiaires, soit 69 % de la population concernée. Le panier de soins est identique à celui de l’AMO.
L’investissement consenti par les autorités marocaines pour le financement de l’AMO et du Ramed s’est élevé à environ 9 milliards de dirhams (790 millions d’euros) en 2013.
Défi
Un autre projet d’envergure est à l’étude : celui de l’intégration des travailleurs indépendants dans le cadre légal de la couverture médicale universelle. Ce programme pourrait voir le jour d’ici à la fin de cette année. Environ 10 millions de personnes (en prenant en compte les ayants droit) sont concernées, soit près d’un tiers de la population.
Le défi est de taille car la catégorie des indépendants englobe aussi bien les professions libérales et les chefs d’entreprise que les travailleurs de l’informel, les commerçants et les exploitants agricoles. Ce qui pose la difficulté de définir quelle population peut en bénéficier, de lui proposer des soins adaptés à ses besoins et surtout de sécuriser le recouvrement des cotisations. Plusieurs idées seraient déjà avancées comme celle d’un partenariat avec les assureurs privés, qui pourraient se voir confier la gestion de ce nouveau régime.
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