Assurances : portraits d’anges gardiens africains

À la tête de filiales de grands groupes internationaux, ils ont fait le choix de revenir sur le continent, où ils sont nés. Le pari était risqué. Il est en passe d’être gagné.

Publié le 21 février 2014 Lecture : 3 minutes.

Delphine Maïdou

40 ans, PDG d’Allianz Global Corporate & Specialty Africa (AGCS Africa)

la suite après cette publicité

« La bonne personne à la bonne place. » Telle est l’expression qui résume le mieux le parcours de Delphine Maïdou, à la tête depuis janvier 2013 de la filiale africaine Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), entité du groupe Allianz qui gère les grands risques industriels en Afrique.

Née au Burkina, elle quitte le pays à l’âge de 10 ans notamment pour le Mali, le Tchad et la Côte d’Ivoire, au gré des missions de son père, diplomate. Son baccalauréat obtenu à Abidjan en poche, elle poursuit ses études aux États-Unis, où sa famille s’est installée. Elle étudie la comptabilité et obtient une licence de l’université de Pittsburgh en 1996.

Après avoir hésité à rejoindre le cabinet d’audit et de conseil Deloitte à Abidjan, elle décide de rester aux États-Unis pour acquérir de l’expérience au sein de la compagnie Ohio Casualty. Un choix qui lui permet d’obtenir en 2005 un MBA en assurances à l’université de Boston. Recrutée par AGCS, elle n’ignore pas que la société a gelé ses activités sur le continent, mais elle connaît aussi son potentiel international : « Si un jour l’Afrique vous intéresse à nouveau, pensez à moi », déclare-t-elle à sa direction.

Mission

la suite après cette publicité

Un voeu exaucé quand Andreas Berger, le directeur général de la filiale britannique d’AGCS, entre au conseil d’administration de l’assureur. C’est lui qui a convaincu ses collègues de retourner faire des affaires en Afrique. Comme elle s’occupait déjà depuis plusieurs mois de rassembler des données concernant le continent à la demande de Berger, Maïdou se voit confier la tâche d’étudier la faisabilité du projet. Au moment de choisir le futur directeur général de cette nouvelle structure basée à Johannesburg, la jeune burkinabè, alors chef marketing, est naturellement sollicitée.

En 2013, AGCS assure déjà des clients internationaux en Afrique, mais Maïdou doit convaincre des entreprises locales comme Eskom ou MTN, dont certaines sont assurées hors du continent. Pour montrer que la société a vocation à défendre les intérêts locaux, Maïdou fait rapatrier certains comptes AGCS en Afrique du Sud. Néanmoins, la mission la plus difficile reste à venir : faire grossir le portefeuille africain d’Allianz avec de nouveaux contrats. Mais même au siège social à Munich, on se souvient qu’Allianz ne s’est pas fait en un jour…

la suite après cette publicité

Adelane Mecellem

37 ans, PDG d’Axa Algérie

En 2013, Axa Algérie a triplé son chiffre d’affaires, soit environ 20 millions d’euros. La filiale du groupe français doit surtout cette réussite à son PDG algérien, intransigeant sur la qualité et passionné par l’innovation.

Né en 1976 à Alger, Adelane Mecellem est recruté en 2001 par le numéro un mondial de l’assurance alors qu’il est fraîchement diplômé de l’École polytechnique de Paris. Auparavant, il avait étudié l’ingénierie industrielle au sein de l’École polytechnique d’Alger.

Transfert

Lire aussi :

Comment Axa s’est imposé en Algérie
Allianz Africa, un centenaire très actif
Allianz Africa, précurseur de la « micro »

Chez Axa, il gravit les échelons. D’abord comme conseiller d’étude, puis comme chef d’équipe des actuaires (spécialistes de l’application de la statistique aux questions de finance et d’assurance).

Lorsque son employeur songe à développer ses activités en Algérie, dont le marché de la prévoyance est embryonnaire, Mecellem est convaincu d’être l’homme de la situation.

Son profil séduit la direction d’Axa, qui l’envoie à Alger. Mais, en 2009, l’adoption de la loi dite 51/49 sur les investissements étrangers dans le pays, imposant que l’actionnaire majoritaire soit algérien, change la donne.

« Nous avons eu le pragmatisme de réorienter correctement notre projet », explique le PDG. Résultat : Axa signe un partenariat avec les deux mastodontes publics algériens : la Banque extérieure d’Algérie (15 % du capital), la première institution bancaire du pays, et le Fonds national d’investissement (36 %), le bras financier de l’État, créé en 2009. L’assureur dispose des 49 % restants et assure la gestion de la coentreprise, ainsi que le « transfert d’expertise » souhaité par les autorités. L’entreprise, finalement lancée en décembre 2011, connaît une croissance rapide et emploie plus de 350 salariés. Reconnu pour ses compétences techniques, le patron doit désormais faire ses preuves dans le domaine du management.

 

 

 

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires