Paysage après la bataille

Publié le 9 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

À l’issue de la série d’achats et de fusions-acquisitions qui ont alimenté la chronique ces derniers mois, le paysage de l’édition française apparaît bouleversé. Avec l’intégration de plusieurs marques d’Editis (Dalloz, Dunod, Armand Colin, Larousse…), puis le rachat du groupe britannique Hodder Headline, Hachette (déjà propriétaire de
Fayard, Grasset, Stock, Calmann-Lévy, Le Livre de Poche) pèse désormais 1,55 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Reléguant loin derrière Editis (700 millions d’euros environ) et ce qu’il lui reste : Nathan, Bordas, Le Robert, Presses Solar-Belfond, Robert Laffont.
Ces deux poids lourds sont suivis par huit groupes affichant un chiffre d’affaires supérieur à 200 millions d’euros (voir le graphique). Parmi eux, le club vépéciste France Loisirs, l’éditeur de fascicules Atlas, Média Participations (bande dessinée, jeunesse, religieux, pratique) et Lefebvre Sarrut, spécialisé dans les ouvrages juridiques. Seuls
les quatre autres (Gallimard, Martinière/Seuil, Flammarion et Albin Michel) ont une activité centrée sur la littérature générale (romans, essais).
Ensemble, comme le laisse apparaître une étude du magazine Livres Hebdo, les douze groupes précités totalisent plus des trois quarts du chiffre d’affaires des deux cents premiers éditeurs et concentrent la totalité des grands outils de distribution.
Si, à l’instar de Hachette en Grande-Bretagne, les grands groupes français se sont en partie développés par l’absorption d’éditeurs étrangers, la France vit également chez elle le mouvement d’internationalisation du secteur. Le géant allemand Bertelsmann détient notamment France Loisirs, alors que deux groupes néerlandais occupent des positions de force dans le droit, la médecine et l’économie : Reed-Elsevier (Juris-
Classeur) et Wolters Kluwer (Lamy, Laisons) Atlas étant rattaché à une autre société basée aux Pays-Bas. Quant à Flammarion, il a été acheté en 2000 par l’italien Rizzoli Corriere della Sierra.
Si l’on sait qu’en 2003 ce sont les grosses maisons qui ont obtenu les meilleurs résultats, alors que la majorité des éditeurs dont le chiffre d’affaires est inférieur à 10 millions d’euros était en recul, on comprendra que le mouvement de concentration est loin d’être terminé.

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