Mahamadou Sako

Ancien ministre des Privatisations

Publié le 8 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

S’il existe une formule magique permettant de transformer un brillant cadre international du secteur privé en ministre de la République, Mahamadou Sako l’a déjà utilisée. À la veille de l’an 2000, elle l’a consacré ministre des Privatisations du Niger. Rappelé au pays au début de l’année 1998, il est tout d’abord conseiller du gouvernement, chargé de rédiger la déclaration de politique générale sur la question. Pour la plus grande satisfaction de la Banque mondiale, qui débloque des crédits en avril. Après l’assassinat du président Maïnassara Baré, Mahamadou Sako fait partie du gouvernement de transition formé par le Premier ministre Ibrahim Hassan Mayaki. En janvier 2000, il devient conseiller spécial d’Hama Amadou, le nouveau Premier ministre. Puis il reprend son envol. Direction Bruxelles, où il est en charge du développement du secteur privé en Afrique. Pour le compte de l’Union européenne, il organise des colloques pour la promotion de l’entreprise, au Ghana et au Congo notamment.
Une carrière essentiellement consacrée au « business » est-elle un handicap ou un avantage pour qui voudrait embrasser la haute administration ? Les jeunes diplômés qui entrent dans les prestigieux cabinets d’audit internationaux ne s’en préoccupent pas. Leur objectif est clair : ils empruntent la voie royale pour devenir des managers de haut niveau. Mahamadou Sako était dans leurs rangs en 1985, fraîchement diplômé de l’Essec (École supérieure des sciences économiques et commerciales).
Opiniâtre et convivial, c’est grâce à un prêt d’honneur attribué par cette grande école de commerce française qu’il a pu financer ses études. Sans oublier quelques petits boulots : professeur de tennis, barman ou comptable vacataire pour arrondir les fins de mois et multiplier les rencontres. Il travaille beaucoup pendant ses études, puis encore à ses débuts chez Deloitte : « Deux fois plus que les autres, pour avoir le meilleur salaire », explique-t-il. Progressivement, il prend des dossiers plus complexes et audite des géants : Iveco, Valeo, Cisco, Cartier… Au bout de cinq ans, il estime avoir acquis « la maturité professionnelle nécessaire pour apporter une vraie valeur ajoutée » et rejoint le département Afrique. Outre l’organisation du réseau, il se consacre aux privatisations. Ce qui le ramène vers son pays natal en 1998.
Ministre, puis consultant international pour l’Union européenne, il n’empêche, Mahamadou Sako ne résiste toujours pas aux charmes du secteur privé. Il y a un an, il a quitté Bruxelles pour rejoindre BDO Marque et Gendrot, cinquième réseau mondial d’audit et de conseil, en tant qu’associé et responsable pour l’Afrique francophone. Au programme, encore des privatisations et toujours le développement du secteur privé. Et comme il n’a pas perdu le contact avec l’Essec, il lance avec ses anciens condisciples une idée novatrice : rapprocher les entreprises du continent et vice versa. C’est la naissance, en octobre 2003, de l’association Afrique SA, à l’occasion d’un imposant colloque organisé au palais du Luxembourg, à Paris. Le sujet ? Le développement du secteur privé, évidemment ! La deuxième édition aura lieu le 27 janvier prochain dans le même auguste lieu et devant un parterre de personnalités choisies, européennes ou africaines. « Je vise ce qui se fait de mieux en niveau d’excellence », explique Mahamadou Sako, une maxime qu’il applique à sa propre personne. Reste à trouver la mission de service public où il pourrait exprimer au mieux cette philosophie.

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