La Havane bannit le billet vert

Interdiction des transactions en dollars à Cuba

Publié le 10 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Pour trouver trace de billets verts à Cuba, il faut dorénavant aller fouiller dans les bas de laine des habitants ou dans les succursales des banques. En effet, plus aucune transaction en espèces ne devait être autorisée en dollars à partir du 8 novembre. Fidel Castro, qui a annoncé cette décision le 25 octobre, met ainsi fin au règne de la monnaie américaine, réautorisée dans l’île il y a plus de dix ans, le 13 août 1993 après quelque trente ans d’interdiction en raison de l’effondrement de l’économie cubaine qui avait suivi la disparition du bloc communiste.
De nombreux Cubains ont pris d’assaut les banques du pays pour échanger leurs dollars au taux de 1 pour 1 avec le « peso convertible », la monnaie locale de substitution. Certains ont ouvert des comptes d’épargne en dollars pour continuer à recevoir des virements de l’étranger sans être affectés par la taxe de 10 %, qui ne touche que les opérations en espèces. Officiellement, cette mesure est, selon la Banque centrale de Cuba (BCC), une réponse au durcissement de l’embargo américain et à la pression accrue de Washington sur les transactions internationales de l’île en dollars. Plus officieusement, elle permet au gouvernement de récupérer momentanément des devises pour faire face à ses achats de pétrole dont le coût a augmenté parallèlement au cours du produit.
Mais en taxant les opérations sur le dollar, les autorités prennent le risque de voir baisser les rentrées de devises étrangères et augmenter la thésaurisation des billets verts, certains Cubains comptant sur un revirement de leur chef. Pourrait s’ensuivre une baisse de la consommation et des investissements des entreprises. Le Líder máximo a, une nouvelle fois, fait un pari risqué sur une économie déjà mal en point.

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