Hamidou Salifou Kane

Président de la Commission électorale nationale indépendante

Publié le 9 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le 7 août 2003, le petit juge de Keita est devenu président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Né à Maradi, le 2 janvier 1961, Hamidou Salifou Kane affiche des états de service éloquents. Après sa sortie de l’École nationale de la magistrature de Paris, il entame sa carrière à Keita, en septembre 1989. Depuis, son ascension dans la hiérarchie se fait à un rythme soutenu. Successivement président de tribunal de Dosso, de celui de Zinder, puis de Tahoua, avec un intermède de cinq ans en qualité de conseiller à la cour d’appel de Zinder, entre 1994 et 1999, il ne doit nullement ses promotions à de quelconques affinités politiques.
Réputé intègre, doté d’une grande capacité de travail, il force l’admiration de ses pairs. Après avoir supervisé de nombreux scrutins à l’échelle régionale, il est sollicité, en août 2003, pour diriger la Ceni. Sa première épreuve ? Organiser les élections locales de juillet 2004, un scrutin des plus sensibles, car de proximité, et aux
listes si nombreuses. Les opérations de vote se déroulent sans incidents et les contestations restent marginales. Son succès lui vaut d’être reconduit pour les scrutins nationaux : la présidentielle et les législatives de novembre et de décembre 2004.

La Ceni joue un rôle central dans la tenue d’un scrutin. C’est elle qui établit le fichier électoral, élabore le budget, forme les scrutateurs et les chefs de bureau de vote, veille à la transparence du scrutin à tous les niveaux, de l’urne au dépouillement et c’est elle qui proclame les résultats. Fort de son expérience de juriste, Hamidou Salifou Kane ne nourrit pas d’appréhension particulière quant aux prochaines consultations. Hormis, peut-être, la difficulté de boucler son budget. « Nous avons évalué le coût de l’organisation du scrutin à 1 841 millions de F CFA, explique-t-il. Et pour l’heure nous disposons de 1 390 millions. Mais nous ne sommes pas inquiets outre mesure. Le matériel et les équipements nécessaires seront prêts pour le jour J. »
Faisant consensus au sein de la classe politique, Hamidou Salifou Kane n’a qu’un seul regret : le refus de ses pairs magistrats de collaborer à l’organisation des scrutins. Pourquoi ? « Une disposition du code électoral les oblige à prêter serment pour faire partie de la Ceni. Estimant qu’un magistrat est déjà assermenté, le syndicat a appelé ses adhérents à refuser de faire partie de la Commission. » Hamidou Salifou Kane ne se sent pas pour autant l’âme d’un solitaire. Sa fierté : il a souvent fait l’objet d’attaques dans les journaux. « Mais jamais pour partialité ou allégeance au pouvoir, précise-t-il.
Quant aux autres critiques, elles ne me gênent pas. Mieux, elles me réconfortent, car elles prouvent que je fais mon travail. »

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