La nouvelle gare interurbaine d’Abidjan est au point mort

Le projet de la nouvelle gare interurbaine d’Abidjan est au point mort. Sept mois après la pose de la première pierre, en juillet 2013, les travaux n’ont toujours pas démarré. Explications.

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, compte plus de 4 millions d’habitants. © AFP

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, compte plus de 4 millions d’habitants. © AFP

Publié le 13 février 2014 Lecture : 2 minutes.

La pose par le président ivoirien, Alassane Ouattara, de la première pierre du projet de la nouvelle gare interurbaine d’Abidjan, le 25 juillet 2013, devait signaler le coup d’envoi des travaux de construction. Las, près de sept mois plus tard, les travaux n’ont toujours pas démarré. Une visite sur ce site de 22 hectares, qui a abrité l’ancienne casse automobile de la capital économique ivoirienne, dans la commune d’Adjamé, montre que presque rien n’a changé : les mécaniciens sont toujours présents, le vieux château d’eau à l’abandon reste bien visible, les détritus également.

30 millions de voyageurs par an

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D’un coût estimé à 47 milliards de FCFA, cette nouvelle gare devait être réalisée en deux ans par la société de BTP et d’énergie Groupe Dennis, à travers sa filiale Société générale d’Afrique-Côte d’Ivoire. Dans le cadre d’un convention de type BOT (Built operate transfert), l’entreprise se chargeait de financer à 100% la construction de la gare en échange d’une licence d’opérateur du site d’une durée de 25 ans. 

Le projet, piloté par le ministère ivoirien des Transports, Gaoussou Touré, devrait générer « 1 000 emplois directs, moderniser le système de transport routier et doter la ville d’Abidjan d’une gare routière moderne », selon ses concepteurs. La gare est censée accueillir 23 millions de voyageurs par an à sa livraison en 2015 et atteindre une moyenne de 30 millions d’utilisateurs à terme, explique-t-on du côté du ministère des Transports. Près d’un an après la signature de la convention de cession entre l’État ivoirien et le concessionnaire, réalisée le 24 avril 2013, le projet reste au point mort.

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Blocages

Principal élément d’explication avancé : la présence des artisans, notamment celle des mécaniciens, sur le site. Du côté du ministère ivoirien du Commerce, de l’Artisanat et des PME, dirigé par Jean-Louis Billon, on laisse entendre que Gaoussou Touré aurait géré tout seul le projet sans associer son collègue plus à même de convaincre les artisans d’évacuer le site.

Même écho chez le groupe Dennis : « Le financement du projet est bouclé. Mais la mise à disposition du terrain n’est pas encore réalisée, explique une source proche du dossier. C’est une surface très importante et cette opération est complexe ». Le groupe de BTP et d’énergie reste néanmoins rassuré par « les initiatives très fortes » annoncées par le ministre des Transports, sans donner plus de détails sur le contenu de ces mesures.

Mais ce n’est pas le seul blocage : ce projet, dont la réalisation prend du retard, laisse les transporteurs ivoiriens plutôt dubitatifs. Touré Almamy, président du conseil d’administration du Groupement d’intérêt économique des propriétaires de véhicules de transport routier de Côte d’Ivoire (Gie PVTRCI) l’admet : « Pour le transporteur que je suis, c’est un bon projet qui épouse notre vision et devrait nous permettre d’améliorer le service offert aux usagers ». Il ajoute cependant : « Mais on ne sait pas comment sera la nouvelle gare. On n’a aucune idée des conditions d’occupation du site. Notre souhait est de l’intégrer rapidement… à condition d’en savoir plus. »

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