Fouad Bouyahbar

Spécialiste de la « chirurgie du bâtiment », il veut contribuer à la réhabilitation de Fès, l’ancienne capitale du royaume chérifien.

Publié le 9 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Ingénieur du bâtiment, Fouad Bouyahbar se sent redevable envers la ville de Fès, où il est né le 5 juillet 1969. Et celle-ci a bien besoin d’aide. Fondée en l’an 192 de l’Hégire (808 ap. J.-C.) par Idriss II, l’ancienne capitale du royaume chérifien (elle fut supplantée par Rabat en 1912) résiste mal aux outrages du temps. Témoins d’une histoire millénaire et d’un extraordinaire mélange de cultures (arabe, andalouse, chrétienne et juive), ses palais, ses universités, ses cours et ses ruelles rivalisent d’ornements, mais tombent en ruine. Vistimes du surpeuplement, mais aussi du développement de l’artisanat et du tourisme, une cinquantaine de maisons historiques s’écroulent chaque année, sur les neuf mille que compte la médina (282 ha). En 1980, la ville a été inscrite par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Depuis, les associations de sauvegarde, notamment Ader-Fès, font ce qu’elles peuvent, mais force est de reconnaître que les travaux de réhabilitation traînent en longueur.

Fouad Bouyahbar est bien décidé à relever le défi. En 1987, il décroche un bac scientifique et décide de poursuivre ses études en France : école préparatoire à Nancy, Ecole centrale à Paris… Il obtient son diplôme d’ingénieur en 1993, puis se spécialise dans la « chirurgie du bâtiment » – un métier de pointe. Recruté comme chargé d’affaires par la société française Surfaces et Structures, il en prend la direction en 2000. Depuis, il a réhabilité plusieurs dizaines de monuments et autres ouvrages défaillants. Comme cet immeuble neuf qui avait eu la très mauvaise idée de s’incliner de 13 cm et menaçait de tomber dans la Seine ! Le 13 septembre dernier, il a été nommé au sein de la commission chargée d’expertiser les causes de l’effondrement (au mois de mai) du terminal 2E de l’aéroport de Roissy.
Pour son projet à Fès, il a créé une filiale locale (SN2B) et s’efforce de développer une technologie adaptée au terrain. En 2005, il espère entreprendre la restauration d’une dizaine d’habitations (l’appel d’offres est en cours), histoire de démontrer son savoir-faire. Le reste du programme concerne quelque mille trois cent bâtiments.

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