Ebadi « sanctionnée » par Bush

Publié le 8 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

Faute de pouvoir, dans l’immédiat du moins, faire condamner le programme nucléaire de Téhéran par l’ONU (voir l’article « Poker menteur » dans J.A.I. n° 2283), Washington fait monter la pression sur l’Iran. Ce pays, on le sait, vit depuis plusieurs années sous un régime de sanctions unilatérales américaines. Celles-ci ont un effet relativement limité, n’affectant guère l’activité pétrolière qui fournit aux Iraniens l’essentiel de leurs recettes extérieures. Un embargo commercial et militaire voté par le Conseil de sécurité aurait un caractère autrement contraignant.
En attendant, qui sait, de lancer des frappes contre les installations nucléaires des Iraniens, les Américains s’attaquent… à leurs écrivains. Shirine Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, intente un procès au gouvernement de George W. Bush auquel elle reproche de bloquer la sortie de ses Mémoires aux États-Unis. L’avocate a écrit son livre en farsi, mais elle souhaite le faire paraître à l’étranger, de préférence en Amérique, pour lui donner une plus grande audience internationale. Son action en justice vise plus précisément une directive du Trésor soumettant à une autorisation spéciale la publication d’auteurs issus de pays soumis à un embargo. Cette disposition lui interdit pour l’instant de signer un contrat avec l’agence Strohlan de Boston, désireuse de négocier en son nom avec un éditeur des États-Unis.

Mais peut-être l’administration américaine reviendra-t-elle à de meilleurs sentiments depuis la réélection de Bush. Téhéran, en effet, s’est ouvertement prononcé pour le président sortant à la veille de la consultation du 2 novembre. « Historiquement, les démocrates ont causé plus de torts à l’Iran que les républicains », a déclaré à la télévision Hassan Rowhani, chef du Conseil suprême de la sécurité nationale, qui a rappelé que la plupart des sanctions imposées à son pays l’ont été à l’époque de Clinton : « Malgré sa rhétorique dure, Bush n’a pas pris de mesures dangereuses contre nous. » Ce n’est pas la mésaventure de Shirine Ebadi qui le fera changer d’avis…

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