Ce qu’écrivait Lumumba

Publié le 9 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

C’est en lisant le passionnant livre du sociologue suisse Jean Ziegler, Main basse sur l’Afrique, que j’ai déniché cette lettre du héros national congolais Patrice Lumumba. Il l’avait adressée à sa femme Pauline lors de son arrestation, avant d’être assassiné. En voici des extraits :
« Ma compagne chérie,
Je t’écris ces mots sans savoir s’ils te parviendront, quand ils te parviendront et si je serai en vie lorsque tu les liras. Tout au long de ma lutte pour l’indépendance de mon pays, je n’ai jamais douté un seul instant du triomphe final de ma cause sacrée, à laquelle mes compagnons et moi avons consacré toute notre vie. Mais ce que nous voulions pour notre pays, son droit à une vie honorable, à une dignité sans tache, à une indépendance sans restriction, le colonialisme belge et ses alliés occidentaux ne l’ont jamais voulu…
Ils ont corrompu certains de nos compatriotes, ils ont contribué à déformer la vérité et à souiller notre indépendance. Que pourrais-je dire d’autre ? Que mort, vivant, libre ou en prison sur ordre des colonialistes, ce n’est pas ma personne qui compte. C’est le Congo, c’est notre pauvre peuple dont on a transformé l’indépendance en une cage où l’on nous regarde du dehors, tantôt avec compassion bénévole, tantôt avec joie et plaisir. Mais ma foi restera inébranlable. Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au colonialisme dégradant et honteux et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur. »
Il y a quarante-trois ans que cette lettre a été écrite, mais pour les Africains d’aujourd’hui, vieux et jeunes, elle continue à entretenir l’espoir d’un futur meilleur…

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