Cameroun : foire d’empoigne au sein du parti de Paul Biya
Ce devait être un grand moment de démocratie mais le renouvellement des organes de base du RDPC a souvent été entaché d’irrégularités et de violences.
![Les dirigeants du RDPC à Yaoundé, le 5 octobre 2018 (illustration). © ALEXIS HUGUET/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/10/05/jad20211005-ass-cameroun-rdpc.jpg)
Les dirigeants du RDPC à Yaoundé, le 5 octobre 2018 (illustration). © ALEXIS HUGUET/AFP
Règlements de comptes à l’arme blanche, routes coupées, coups et blessures, incendies… Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) se serait bien passé de ces débordements qui ont failli faire déraper ses élections internes.
La concurrence est féroce, tous les coups sont permis
À première vue, rien ne justifiait un tel déchaînement de passions. Il n’était question que de renouveler les bureaux des organes de base, c’est-à-dire d’organiser de petits scrutins dans chaque quartier, village et ville où est implanté le parti du président Paul Biya. En tout, 17 535 membres élus au sein des bureaux des 377 sections que compte la formation sur le territoire national et à l’étranger.
Lancée tous les cinq ans, cette vaste opération a pour but de légitimer les représentants du RDPC, du président de cellule (quartier) au patron de section (ville). Le tout sous le contrôle vigilant des « barons » locaux du parti, qui jouent eux aussi leur survie. L’enjeu pour les uns étant de se maintenir et, partant, de consolider leur assise au sein du régime tandis que, pour d’autres, la conquête d’une section conditionne une ascension future. La concurrence est féroce, tous les coups sont permis.
À l’heure du bilan, on aura tout vu : l’achat de suffrages de militants, les arguments tribalo-ethniques convoqués pour imposer ou disqualifier des concurrents et des scrutins émaillés d’irrégularités et de violences.
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