Après Rummy, Condi ?
Publié le 9 novembre 2004 Lecture : 1 minute.
Condoleezza Rice, « Condi » pour les intimes, va-t-elle remplacer Donald Rumsfeld (« Rummy ») au secrétariat à la Défense ? La rumeur en courait la semaine dernière à Washington…
Le départ du patron du Pentagone paraît en effet possible, même si, à titre personnel, il préférerait rester. La « colossale erreur de jugement » qu’a constituée l’invasion de l’Irak mise à part, il peut être tenu pour le principal responsable du bourbier dans lequel les Etats-Unis se trouvent englués là-bas : absence de toute préparation de l’après-guerre, incapacité à empêcher les infiltrations de terroristes à travers la frontière, etc. Sans parler de quelques épisodes peu glorieux comme les sévices exercés sur les détenus de la prison d’Abou Ghraib ou l’affaire des 340 t d’explosifs laissés sans surveillance et dérobés près de Bagdad. Et d’au moins une déclaration malheureuse : n’a-t-il pas avoué, le 4 octobre, n’avoir « aucune preuve convaincante » de l’existence de liens entre l’Irak de Saddam Hussein et al-Qaïda ? Comme l’on sait, ce n’est pas exactement la position officielle de l’administration à laquelle il appartient…
Si Rice – qui, depuis quatre ans, dirige le Conseil national de sécurité (NSC) – succédait à Rumsfeld, ce serait presque une première aux Etats-Unis. A ce jour, la seule femme à avoir occupé des fonctions aussi importantes est Madeleine Korbel Albright, qui fut le dernier secrétaire d’Etat de clinton. Rice a rencontré Bush, en 1998, chez l’ancien secrétaire d’Etat George Shultz, l’un de ses mentors avec Josef Korbel, le père d’Albright – le monde (politique) est décidément bien petit. Depuis, c’est une intime du couple présidentiel. Elle aurait, dit-on, initié le futur chef de l’exécutif aux arcanes de la politique étrangère.
La verra-t-on un jour, à l’instar de Rumsfeld, remonter le moral des troupes sur le front irakien ? Possible. Ménagera-t-elle la « vieille Europe » davantage que ne le faisait son prédécesseur ? Très improbable.
