Ambitions tunisiennes

Regain d’intérêt du groupe hôtelier français pour la première destination touristique du sud de la Méditerranée.

Publié le 10 novembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Au début de son implantation en Tunisie, en 2001, le groupe hôtelier français Accor avait envisagé de porter sa capacité d’accueil à 15 000 lits. Trois ans plus tard, force est de constater que le groupe ne dispose que de 2 000 lits, répartis entre deux hôtels en propriété, à Djerba et à Monastir, rachetés à la Société tunisienne de banque (STB, premier établissement bancaire tunisien), et cinq en location, appartenant à la chaîne Palm Beach, propriété du groupe Mongi Loukil, à Hammamet, Tozeur et Djerba. Le leader européen de l’hôtellerie et premier mondial avait envisagé la construction de deux hôtels Ibis à proximité de l’aéroport de Tunis-Carthage, mais le coût élevé des terrains dans cette zone et l’impossibilité d’ouvrir l’un des établissements directement sur l’aérogare ont mis un coup d’arrêt au projet. Autre idée abandonnée en cours de route : la construction d’un nouveau Palais des congrès dans le centre de la capitale. La crise qui a secoué le tourisme mondial au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 a obligé le groupe à mettre momentanément un bémol à ses programmes d’investissements au sud de la Méditerranée.
En visite, le 18 octobre, à Tunis, où il s’est entretenu notamment avec le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, le président d’Accor, Gérard Pélisson, a annoncé, au cours d’une conférence de presse, la volonté de son groupe d’« inaugurer une nouvelle page en Tunisie ». Pour marquer ce regain d’intérêt pour la première destination touristique au sud de la Méditerranée, qui accueille chaque année 5 millions de touristes, dont 1 million de Français, Accor s’apprête à construire un hôtel sur l’avenue Mohammed-V, quartier d’affaires situé au cur de la capitale. Cet établissement, qui arborera l’enseigne Novotel, abritera également une Académie Accor, un centre de formation aux métiers de l’hôtellerie. « Les questions foncières ayant déjà été réglées et les études techniques achevées, les travaux de construction devront démarrer au printemps prochain », a assuré Gérard Pélisson. Coût du projet : quelque 30 millions de dinars (20 millions d’euros).
Le programme d’investissement du groupe hôtelier français en Tunisie s’élèvera à 100 millions de dinars (65 millions d’euros). Il comprend, outre l’établissement déjà cité, sept autres unités. Un établissement cinq étoiles, Novotel Thalassa, sera construit à Djerba. Le terrain ayant déjà été acquis, les travaux devraient démarrer prochainement. La capitale verra l’ouverture de deux autres Novotel sur des sites tenus secrets afin de ne pas attiser la convoitise de quelque concurrent. Le groupe projette aussi d’acquérir et de rénover le Sahara Palace, un fleuron du tourisme saharien, situé dans la région oasienne de Nefta, au sud-ouest du pays, près de la frontière algérienne. Trois autres projets sont en cours d’étude et de finalisation.
Par ailleurs, Accor, qui vient d’acquérir 28,9 % du capital du Club Med, autre opérateur français assez actif en Tunisie, espère développer des synergies entre les deux groupes. D’autant que le Club Med envisage de rénover ses unités en Tunisie et d’ouvrir un nouvel établissement de haut standing dans le Sud, comme l’a annoncé son président, Henri Giscard d’Estaing.

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