Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 9 octobre 2007 Lecture : 5 minutes.

Rejet des partis marocains
– Annoncée à grand renfort de sondages commentés à satiété par les cadres du Parti de la justice et du développement (PJD), la « déferlante islamiste » n’a pas eu lieu au Maroc. On attendait une victoire écrasante du PJD, mais c’est l’Istiqlal (parti nationaliste) qui arrive en tête.
Le grand vainqueur de la consultation 2007 reste l’abstention, et c’est le plus inquiétant. Avec un taux de participation de 37 %, le plus bas jamais atteint dans le royaume, c’est un rejet des formations politiques (et des institutions ?) que les Marocains semblent avoir exprimé en boudant les urnes.
Ali Darhal, Talence, France

Sankara, un bilan contrasté
-Le 17 octobre 1987, Thomas Sankara était éliminé par les armes dans des conditions encore obscures aujourd’hui. Pendant son règne qui n’a duré que quatre ans, ce qu’il a fait ou ambitionné de faire était salutaire : instaurer un nouveau type de rapport d’égal à égal avec la France, ancienne puissance coloniale ; lutter contre l’impérialisme et contre l’apartheid en Afrique du Sud ; lutter contre la corruption, en rebaptisant son pays, la Haute-Volta, Burkina Faso, « le pays des Hommes intègres » ; être le porte-parole et le défenseur des démunis, des déshérités et même des marginaux.
Des points sombres dans ce tableau idyllique :
– la brutalité des comités de défense de la Révolution qu’il a mis en place. Thomas Sankara, parvenu au pouvoir un 4 août 1983 grâce à un coup d’État, n’a-t-il pas fait fusiller des prétendus putschistes ?
– la guerre avec le Mali voisin pour le contrôle de la bande de l’Agacher.
Sankaristes de tous les pays, ne me dites pas que Thomas Sankara n’avait pas de sang sur les mains. Laissons l’Histoire se préoccuper de son jugement.
Samir D., Tunisie

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Trop d’enfants en Afrique
– Dans votre numéro 2431-2432 est paru un article intitulé « Les Africains font trop d’enfants. ». Pour l’illustrer et le confirmer, rien de tel que votre photo : ce patriarche, assez riche pour se payer quatre femmes, a les moyens d’élever correctement les 47 enfants représentés, mais numériquement, quelle explosion démographique ! S’il prend fantaisie (légale) à ses 20 (ou 24 au moins) garçons d’imiter leur père, et qu’ils ont autant d’enfants, cela portera la 3e génération à 400 (et plus) garçons. Cas exceptionnel, direz-vous, mais le plus grave pour la population d’ensemble (pauvre) : 6 enfants en moyenne par femme nubile, voire 7 et même 8 au Niger. Face à la stagnation (et même au recul) de la production vivrière, la 2e génération sera donc trois ou quatre fois plus nombreuse à nourrir et la 3e génération neuf à seize fois plus nombreuse ! Avec la même nourriture. Famine en perspective pour les pauvres et déjà bien réelle au Niger.
Cette distorsion entre stabilité vivrière et prolifération humaine entraîne une déstabilisation chronique que n’arrivent pas à résoudre la mortalité infantile, les épidémies, les guerres, etc. Seuls arrivent à émerger les pays qui maîtrisent les régulations démographiques : Maurice, Tunisie
Pierre Castang, Athis-Mons, France

Réponse : Certes, l’Afrique subsaharienne connaît actuellement une croissance démographique exceptionnelle. Mais, comme toutes les régions du monde, elle est entrée à son tour dans une phase de baisse de la fécondité. D.M.

Marins-pêcheurs en détresse
– Les articles que vous avez consacrés aux marins-pêcheurs tunisiens qui ont porté secours à des boat-people (« Les damnés de la mer », J.A. n° 2437) n’ont profondément bouleversée. Quand vous dites que leur sort a ému le Parlement européen, est-ce que des mesures concrètes ont été prises ? J’espère que vous pourrez nous tenir au courant de leur procès L’honneur est de leur côté !
Danielle Baudoin, Paris, France

Préjugés dangereux
– Permettez-moi une remarque concernant la rubrique « Humour et sagesse ». D’ordinaire, j’apprécie le choix que fait Béchir Ben Yahmed chaque semaine. Dans le n° 2437, cependant, je lis ceci : « L’Israélien, c’est quelqu’un qui est assis dans un autobus plein à craquer. À ses côtés debout une femme enceinte. Et lui se contente de s’étonner que personne ne lui cède sa place ! Anonyme. »
Je m’interroge sur l’opportunité de rapporter une telle blague. Si on veut bâtir l’avenir ensemble (chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes), il faut peut-être commencer par bannir les dictons, les proverbes et les blagues qui perpétuent les préjugés et n’aident en aucun cas les peuples à mieux se connaître pour pouvoir mieux cohabiter.
Je dis cela tout en étant arabe et musulman.
Abderrahmane Kefi, Bizerte, Tunisie

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Le mal d’Air Sénégal International
– J’ai lu avec intérêt le dossier consacré à Air Sénégal International (ASI) dans votre édition du 23 septembre (n° 2437). Je me suis souvenu d’une histoire entendue à la radio qui disait ceci : « Satan enferme dans son enfer tous les peuples à double tour, les Européens, les Asiatiques, les Américains Sauf les Africains, à qui il laisse la porte grande ouverte. On lui demande pourquoi cette différence de traitement et il répond : « Parce que les autres s’entraident. Pour ce qui est des Africains, quand l’un d’entre eux veut s’enfuir, les autres le retiennent et il échoue »
Cette histoire, c’est celle de la Royal Air Maroc (RAM) et d’ASI. Au début, l’apport de la RAM dans le capital fut évalué à 3,7 milliards de francs (un vieux 737-200 sorti de la flotte de la première et qui pendant quatre ans ruina le compte maintenance d’ASI au profit de la RAM).
Par la suite, quand la RAM a vu qu’ASI montait en puissance, elle l’a déplumée en détruisant son hub de Dakar pour en faire un sous-hub de Casa.
Le mal d’ASI, c’est la RAM avec ses 14 vols quotidiens sur Dakar pour amasser les passagers de la sous-région, le démantèlement des escales de Paris, Milan, Marseille, Lyon pour positionner la RAM. C’est aussi le siège d’ASI à Dakar en virtuel et en réel à Casa et un gouvernement sénégalais inexistant dans les décisions managériales.
Samba Hanne, Dakar, Sénégal

J.A. a vieilli avec nous
– Lecteur de J.A. depuis 1970, je garde encore frais dans ma mémoire le souvenir de la belle époque (1970-1980) où votre journal était à l’avant-garde de la lutte contre le colonialisme et le néocolonialisme.
À partir de 1980, J.A. a entrepris une profonde et longue mutation : moins engagé politiquement (sauf pour la Palestine), mais toujours lucide. Agréable et facile à lire en plus !
Aux « accros » comme nous, il arrive parfois, après avoir lu certains numéros, d’avoir le sentiment qu’il manque quelque chose d’important.
Mais, avec l’âge, on apprend aussi qu’il n’est pas possible de tout avoir tous les jours ; car la perfection n’est pas de ce monde. Vraiment, J.A. a vieilli avec nous ; à moins que ce ne soit l’inverse.
Félicien R. Bikumu, courriel

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