Après le Covid, l’art contemporain africain revient en force
Biennale de sculpture de Ouagadougou, foires 1-54 à Londres et AKAA à Paris, grande rétrospective Samuel Fosso à la Maison européenne de la photographie… Les Afriques vont colorer l’automne !
L’infâme Covid aura privé les amoureux de l’art contemporain africain de bien des rencontres – et en particulier de l’incontournable Biennale de Dakar (Sénégal) – mais elle n’aura pas eu raison de la volonté de ceux qui, chaque année ou presque, font de la seconde moitié de l’an une fête de la création. Après bien des inquiétudes et des adaptations (rencontres virtuelles, foires hors les murs, wébinaires, etc.), le temps d’une renaissance prudente semble s’annoncer.
• La Biennale de Ouaga
Premier rendez-vous de ce mois d’octobre, la Biennale internationale de la sculpture de Ouagadougou (Biso) est de retour, pour sa seconde édition, dans la capitale burkinabè. Créé et piloté par le photographe Nyaba Léon Ouédraogo et par Christophe Person, le directeur du département d’art contemporain africain de la maison de ventes aux enchères Artcurial Paris, l’événement a pour président d’honneur le sculpteur Ky Siriki.
Il se tient cette année du 8 octobre au 6 novembre, avec pour thématique « l’aventure ambiguë », en hommage à Cheikh Hamidou Kane, auteur du livre portant le même titre, âgé de 93 ans. « À travers ce thème, il est proposé aux artistes de sonder la complexité des identités d’Afrique aujourd’hui, dans une ère dite de la post-mondialisation », écrivent les organisateurs. Une vingtaine d’artistes issus de différents pays du continent ont été invités pour l’occasion, et leurs œuvres seront exposées à l’Institut français de Ouagadougou.
Parmi eux, une majorité participera à des résidences de trois semaines à un mois dans des ateliers d’artistes et de designers du Burkina, « dans un échange unique d’expériences et de savoir-faire ». La biennale donnera en outre l’occasion à une vingtaine de lieux d’art d’ouvrir leurs portes et de proposer des expositions : le centre Lukaré, l’atelier KA-YIIRI, les ateliers Maanéré, le Hangar 11, etc. Comme le rappellent justement Nyaba Oudréogo et Christophe Person, « le Burkina Faso témoigne d’une longue tradition de sculpture, notamment avec la technique du bronze à la cire perdue perpétuée dans les communautés et ateliers familiaux ».
• La Foire 1-54 de Londres
Une semaine après l’inauguration de la Biso, c’est un autre grand rendez-vous de l’art contemporain qui ouvre à Londres avec la neuvième édition – en présentiel, comme on dit aujourd’hui – de la foire d’art contemporain africain créée par la Marocaine Touria El Glaoui, 1-54. Du 14 au 17 octobre 2021, les collectionneurs et les amateurs seront accueillis sur les rives de la Tamise, dans le cadre toujours envoûtant de Somerset House.
Près de 50 galeries de 23 pays différents présenteront les œuvres de plus de 150 artistes, émergents ou reconnus. La cour de Somerset House accueillera cette année le travail coloré de la Britannnique d’origine ougandaise Lakwena Maciver.
Dans son aile sud, Somerset House proposera, jusqu’au 6 février 2022, une exposition intitulée « We are History » explorant les liens entre le réchauffement climatique et les différents legs du colonialisme. Artistes présentés : la Malgache Malala Andrialavidrazana, l’Algérienne Zineb Sedira, la Nigériane Otobong Nkanga, entre autres. Comme d’habitude, la foire abritera un forum de discussions et de rencontres piloté par Omar Kholeif, directeur des collections de la Sharjah Art Foundation, portant sur le thème : Continental Drift : recuperating the Echoes, the Ghosts, the Songs (« Dérive des continents : récupérer les échos, les fantômes, les chansons »).
• Also Known As Africa (AKAA) à Paris
Un mois après 1-54, ce sera au tour de Also Known As Africa (AKAA), lancée par Victoria Mann, d’ouvrir ses portes à Paris, au Carreau du Temple – du 12 au 14 novembre. Sous une forme plus réduite que par le passé, AKAA accueillera 34 galeries physiquement et 6 virtuellement. L’installation monumentale sera confiée à l’artiste Sud-Africain Morné Visagié. À noter que la foire, dans un constant souci de donner du sens à une entreprise commerciale, ne publiera pas de catalogue mais un livre d’art.
Au même moment ouvrira à la Maison européenne de la photographie (MEP – Paris) une grande rétrospective consacrée au photographe camerounais Samuel Fosso. Bye bye Covid, l’art contemporain africain est bien vivant et il le crie.
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