Burkina : l’irrésistible ascension d’Allassane Bala Sakandé
Réputé proche du chef de l’État, le président de l’Assemblée nationale a officiellement pris les rênes du parti au pouvoir, le MPP. Charge à lui, désormais, de le conduire jusqu’à la présidentielle de 2025.
Ils se sont affichés, bras dessus, bras dessous et tout sourire, le 4 octobre. D’un côté, Allassane Bala Sakandé, président de l’Assemblée nationale depuis septembre 2017, relativement peu connu lors de son arrivée au perchoir. De l’autre, Simon Compaoré, emblématique maire de Ouagadougou pendant presque deux décennies et poids lourd de la politique burkinabè. Lundi, le premier a officiellement succédé au second à la tête du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), et les deux ont fait mine d’enterrer leur rivalité passée.
Le nouveau patron du parti au pouvoir est un fidèle de longue date du chef de l’État. Roch Marc Christian Kaboré et lui ont fait connaissance d’abord à la fin des années 1980, lorsque Sakandé était leader estudiantin, puis à la Banque internationale du Burkina (BIB, depuis absorbée par United Bank of Africa).
Lutte d’influence
Leurs chemins se croisent de nouveau quelques années plus tard au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Blaise Compaoré auxquels ils appartiennent tous les deux. « Kaboré et Bala Sakandé entretiennent de bons rapports, résume un homme qui les connaît tous les deux. Après la BIB, ils se sont retrouvés dans le Kadiogo, lorsque Kaboré conduisait la liste du CDP aux législatives. » En 2014, lorsque Kaboré fonde le MPP avec feu Salif Diallo et Simon Compaoré, Bala Sakandé claque aussi la porte du CDP et les rejoint. Moins de deux ans plus tard, il est élu député et devient président du groupe MPP à l’Assemblée.
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