Procès Sankara : « L’absence de Blaise Compaoré est pratiquement un aveu de culpabilité »

Le procès des assassins présumés de Thomas Sankara s’ouvrira le 11 octobre. Principal accusé, l’ancien président burkinabè, en exil en Côte d’Ivoire. Pour Guy-Hervé Kam, l’avocat des autres victimes de cette tuerie, son absence n’empêchera pas la manifestation de la vérité.

De gauche à droite : les capitaines Blaise Compaoré et Thomas Sankara, avec le commandant Lingani, au lendemain du coup d’État du 4 août 1983. © Archives Jeune Afrique

De gauche à droite : les capitaines Blaise Compaoré et Thomas Sankara, avec le commandant Lingani, au lendemain du coup d’État du 4 août 1983. © Archives Jeune Afrique

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Publié le 7 octobre 2021 Lecture : 4 minutes.

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Assassinat de Thomas Sankara : l’heure du procès

Un procès historique s’ouvre à Ouagadougou ce lundi 11 octobre : celui de l’assassinat, le 15 octobre 1987, de l’ancien président burkinabè, figure iconique de la révolution. Parmi les accusés : Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Témoignages, enquête, analyses et reportage.

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Le moment sera évidemment historique, mais aussi émouvant pour les familles des victimes. Lundi 11 octobre, à 9h, devant le tribunal militaire de Ouagadougou et dans la salle des banquets de Ouaga 2000, s’ouvrira le procès des assassins présumés de Thomas Sankara et de ses douze compagnons. Douze hommes tués aux côtés du président burkinabè le 15 octobre 1987 et qui, pendant des années, sont restés dans l’anonymat.

Parmi eux, quatre membres civils du cabinet spécial de Sankara (Paulin Bamouni, Patrice Zagré, Frédéric Kiemdé et Bonaventure Compaoré) et huit militaires (l’adjudant Christophe Saba, trois chauffeurs du convoi présidentiel et quatre gardes du corps).

Tous ont été froidement abattus par le commando qui a fait irruption au Conseil de l’Entente ce jour-là, puis enterrés de nuit, à la va-vite, en périphérie de la capitale. Depuis, leurs proches, comme ceux de « Tom’ Sank’ », se battent pour connaître la vérité et obtenir justice.

Avocat et cofondateur du mouvement Balai citoyen, qui a animé la contestation populaire contre le régime de Blaise Compaoré en 2014, Guy-Hervé Kam est l’avocat des familles de ces victimes. Avant l’ouverture de ce procès tant attendu, il répond aux questions de JA.

Jeune Afrique : Plus de trente ans après l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons, le procès va enfin s’ouvrir à Ouagadougou. Qu’en attendent les familles, que vous représentez ?

Guy-Hervé Kam : Elles attendent de savoir ce qu’il s’est vraiment passé ce 15 octobre 1987. Elles n’ont toujours pas fait leur deuil et ne savent pas précisément qui sont les responsables – même si tout le monde soupçonne Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré et leurs hommes.

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