Sommet Afrique France : il fallait bien de nouveaux interlocuteurs à Paris

La société française et les sociétés civiles africaines n’ont plus seulement un passé, mais des millions d’enfants en commun. Il faut donc qu’elles dialoguent, en se tournant vers l’avenir.

Emmanuel Macron lors d’un débat intitulé « Parlons d’Afrique », organisé à l’Élysée, le 11 juillet 2019. © LUDOVIC MARIN/POOL/EPA/MAXPPP

Emmanuel Macron lors d’un débat intitulé « Parlons d’Afrique », organisé à l’Élysée, le 11 juillet 2019. © LUDOVIC MARIN/POOL/EPA/MAXPPP

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  • Mehdi Alioua

    Sociologue, enseignant-chercheur à Sciences Po Rabat, titulaire de la chaire Migrations, Mobilité, Cosmopolitisme.

Publié le 11 octobre 2021 Lecture : 6 minutes.

Pour avoir accepté de préparer le sommet Afrique-France à la demande du président français Emmanuel Macron, l’historien et politiste camerounais Achille Mbembe s’est retrouvé sous le feu des critiques.

Sa nomination a suscité, me semble-t-il, une certaine confusion, non seulement sur les enjeux du sommet, mais également sur le rôle que les sociétés civiles – dont les intellectuels et chercheurs de la « commission Mbembe », ainsi qu’Achille Mbembe lui-même – devaient y jouer.

Une confusion probablement accentuée par le climat nauséabond qui prévaut en France à l’approche de l’élection présidentielle. Certains membres du gouvernement français ne sont d’ailleurs pas entièrement étrangers à cette ambiance délétère, où les Africains et leurs descendants sont montrés du doigt, surtout lorsqu’ils sont musulmans.

Ni naïf ni dupe

Cela risque de nous faire perdre de vue l’essentiel : les sociétés civiles africaines sont des forces politiques, aussi bien sur le plan local que sur le plan international. Il est donc logique qu’elles soient les interlocutrices des autorités françaises lorsque celles-ci cherchent à débattre de leurs relations avec l’Afrique.

La société civile française et les sociétés des pays d’Afrique francophone n’ont plus seulement en commun une histoire, mais un destin, parce qu’elles ont des millions d’enfants en commun. Elles ont donc un rôle essentiel à jouer, qui déterminera les conditions et l’intensité de ce destin.

Bien s’informer, mieux décider

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