La diaspora s’expose

Publié le 9 octobre 2007 Lecture : 2 minutes.

Depuis le 2 octobre et jusqu’au 6 janvier, le musée du Quai-Branly, à Paris, expose, sur 1 600 m2, les créations inspirées à un certain nombre d’artistes contemporains par le mot « diaspora ». Qu’ils soient cinéastes, photographes, chorégraphes ou couturiers, tous, africains ou non, témoignent de ce que l’Afrique apporte au monde. La cinéaste Claire Denis, qui est à l’origine du projet, a souhaité (dé)montrer que la migration n’est pas une perte d’identité mais, au contraire, une source d’enrichissement, tant pour celui qui émigre que pour celui qui l’accueille. En témoignent, entre autres, la femme-crocodile et les robes en raphia du couturier John Galliano, de même que les vidéos de la chorégraphe française Mathilde Monnier, qui rappellent que « l’histoire de la danse contemporaine n’aurait pas été la même sans l’énorme héritage qui lui a été transmis par la danse africaine et par la danse noire américaine ».
Le cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun propose quant à lui une réflexion sur le thème de l’errance, tandis que son confrère égyptien Youry Nasrallah rend hommage aux milliers « de Nubiens qui ont sacrifié leur terre ancestrale pour le bien de tous les Égyptiens » lors de la construction du barrage d’Assouan, entre 1958 et 1970, et la création du lac Nasser, à la frontière soudano-égyptienne. Le Camerounais Jean-Pierre Bekolo s’attache pour sa part à « détruire les stéréotypes » et à célébrer une Afrique qui va toujours plus loin, toujours plus haut. Flottant au-dessus de la tête des visiteurs, son Africaine dans l’espace n’est pas sans rappeler Space Walk, l’uvre de l’artiste anglais d’origine nigériane Yinka Shonibare, actuellement exposée à quelques kilomètres de là, à Vitry-sur-Seine, au musée d’Art contemporain du Val-de-Marne (MAC/Val).
Avec « Diaspora », le musée du Quai-Branly confirme qu’il est le lieu où « dialoguent les cultures ». Et, surtout, qu’il n’est pas, comme l’avait précisé son président Stéphane Martin lors de l’inauguration, en 2006, un musée des « arts premiers », mais le musée de tous les arts, fussent-ils contemporains, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.

« Diaspora », jusqu’au 6 janvier 2008, musée du Quai-Branly, Paris. Renseignements : www.quaibranly.fr

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