Solidarité numérique

Publié le 8 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Les cinquante-six États et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se sont réunis à Rabat les 4 et 5 septembre en vue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé par les Nations unies à Genève en décembre 2003, puis à Tunis en novembre 2005. Les ministres présents ont élaboré une déclaration commune dans laquelle ils proposent des solutions pour lutter contre la fracture numérique. Ces propositions seront présentées aux autres chefs d’État lors du sommet de Genève. La rencontre ministérielle de Rabat, décidée lors du IXe Sommet de la Francophonie, à Beyrouth, en 2002, est née du constat que la fracture numérique était un frein au développement. « Plus l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication se développe et s’accélère dans les pays industrialisés, plus la fracture numérique s’accentue avec le reste du monde, a rappelé Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF. Laisser les pays du Sud sur le bord de la route est inacceptable et dangereux. » Moritz Leuenberger, ministre suisse de la Communication, a estimé pour sa part qu’« il n’y a pas d’échanges économiques sans accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il faut avoir le courage de remettre en question les monopoles internationaux. »
Devant l’ampleur du problème, les chefs d’État et de gouvernement francophones réunis à Cotonou, au Bénin, en 1995, ont décidé de se rencontrer régulièrement pour imaginer des solutions au sein de l’espace francophone. En 1995, seules l’Afrique du Sud, la Tunisie et l’Égypte avaient une connexion directe à Internet. Aujourd’hui, tout le continent est connecté, sachant que les francophones le sont mieux que les anglophones. Bien décidées à porter le message au-delà de l’espace francophone, les délégations ministérielles réunies à Rabat ont élaboré un plan de travail qui sera présenté à Genève en décembre. « Nous voulons que les internautes francophones puissent recevoir un message autre que planétaire, uniformisé et souvent anglophone », a déclaré Moritz Leuenberger. Vaste programme quand on sait que 45 % des contenus Internet sont en anglais, contre moins de 4 % en français. Le développement extraordinaire des logiciels libres (souvent gratuits, ils peuvent être modifiés ou complétés par les utilisateurs, reproduits et diffusés) risque de faire grincer quelques dents du côté des géants américains de l’informatique comme Microsoft, qui mène une véritable guerre des brevets. « Il faut construire un cadre politique concernant le problème des brevets logiciels, explique Moritz Leuenberger. Nous en discuterons pour la première fois à Genève. »
Le sommet mondial réunira des chefs d’État, des représentants de la société civile et des acteurs du secteur privés pour réfléchir aux enjeux mondiaux des nouvelles technologies. La Francophonie y présentera un programme d’action pour 2004 et 2005.

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