Reprise confirmée

Publié le 8 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Il est une série de chiffres que la Banque mondiale aime à égrener. Tous soulignent les « iniquités du système mondial des échanges qui entravent la croissance induite par les exportations dans les pays en développement ». En clair, l’iniquité des subventions, agricoles notamment. Une question sur laquelle revient l’institution dans son rapport sur les « Perspectives économiques pour 2004 » (« Global Economic Prospects 2004 : Realizing the Development Promise of the Doha Agenda »), rendu public le 3 septembre : le soutien que Tokyo accorde à ses producteurs de riz s’élève à 700 % de leurs coûts de production, souligne la Banque mondiale, ce qui a notamment pour effet d’exclure les exportations thaïlandaises. Les États-Unis, quant à eux, subventionnent leurs paysans à hauteur de 50 milliards de dollars par an. Des versements qui, pour la seule culture du coton, atteignent 3 milliards de dollars, soit un montant trois fois supérieur à l’aide que verse Washington à l’ensemble du continent africain.
Ces chiffres ne sont pas nouveau et ce n’est pas un hasard si la Banque mondiale choisit de les remettre en avant à quelque jours de l’ouverture des réunions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à Cancún (voir pp. 32-34). Quitte à avancer de plusieurs semaines la date de parution de ses « Global Economic Prospects ». Car c’est bien au Mexique que sera examiné l’avancement des négociations de l’OMC ; des négociations en partie bloquées par des dissensions sur la question agricole ou sur l’abaissement des droits de douane sur les produits manufacturés. Un « bon accord », insistent les auteurs du rapport, pourrait se traduire par des gains de revenus de l’ordre de 350 milliards de dollars pour les pays en développement et permettre de sortir de la pauvreté 144 millions de personnes d’ici à 2015.
En matière de prévisions économiques, le traditionnel « fonds de commerce » de la Banque, le rapport laisse entrevoir une croissance de 1,5 % en 2003 et de 2,5 % en 2004 pour les nations industrialisées, soit une performance en deçà de leur potentiel. Loin, également, des résultats espérés pour les pays en développement : 4 % en 2003 et, si la tendance haussière se confirme, 4,9 % l’année prochaine.
À noter que le 3 septembre l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) faisait elle aussi connaître ses estimations pour 2003. « Le mouvement de reprise, assure-t-elle, est maintenant bien engagé », en dépit de la stagnation observée en Europe. La bonne surprise vient plutôt du Japon, qui bénéficie d’un « redressement significatif de l’investissement », et des États-Unis, avec une croissance « d’au moins 2,5 % en 2003 ». Outre-Atlantique, note l’OCDE, la politique monétaire menée par la Réserve fédérale américaine (FED) et le « keynésianisme de guerre » (dépenses militaires et déficit budgétaire) ont, semble-t-il, porté leurs fruits.

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