Assassinat de Sankara : début d’un procès pour l’histoire

Émotion, attente… Trente-quatre ans après la mort de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons, le procès de leurs tueurs présumés s’est ouvert, ce lundi, à Ouagadougou. Retour sur ce premier jour d’audience.

Thomas Sankara, en 1983. © Patrick Durand/Sygma via Getty Images

Thomas Sankara, en 1983. © Patrick Durand/Sygma via Getty Images

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Publié le 12 octobre 2021 Lecture : 4 minutes.

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Assassinat de Thomas Sankara : l’heure du procès

Un procès historique s’ouvre à Ouagadougou ce lundi 11 octobre : celui de l’assassinat, le 15 octobre 1987, de l’ancien président burkinabè, figure iconique de la révolution. Parmi les accusés : Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando. Témoignages, enquête, analyses et reportage.

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Il avait fini par « ne plus y croire ». Puis l’espoir s’est ravivé jusqu’à, enfin, se concrétiser. Ce lundi 11 octobre, Alouna Traoré n’a plus à espérer. Dans la salle des Banquets de Ouaga 2000, où siège la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou, ils sont là, devant lui, alignés et un brin penaud face aux juges.

Douze hommes accusés d’avoir, le 15 octobre 1987, participé à l’assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons au Conseil de l’Entente. Parmi eux, certains membres du commando qui ont déchargé leurs kalachnikovs, sans parvenir à le tuer. Ce massacre qui a mis un terme à la révolution, ébranlé le Burkina Faso et choqué bien au-delà des frontières, il est le seul à y avoir survécu, après avoir baigné des heures durant dans le sang de ses camarades.

Que justice soit faite

Voilà plus de trente ans qu’Alouna Traoré attendait, comme tous les proches des victimes et nombre de leurs compatriotes, que ce procès se tienne. Alors, lorsqu’il s’est ouvert, peu après 9h du matin, le moment avait forcément quelque chose d’historique. Pour l’ancien collaborateur de Sankara, drapé dans son Faso dan Fani cher au défunt capitaine, bonnet Cabral sur la tête, il y avait aussi une pointe d’émotion, mêlée à une forme d’apaisement. « C’est un soulagement, confiait-il. Ce procès est une opportunité unique de rétablir la vérité. Maintenant, nous voulons que justice soit faite. »

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