Pugilat d’éditeurs

Publié le 8 septembre 2003 Lecture : 1 minute.

Chaque rentrée littéraire apporte son lot de surprises. Mais pas toujours où on les attend. Cette année, c’est un conflit entre deux éditeurs parisiens qui défraie la chronique. Il oppose deux poids lourds, Albin Michel et Grasset, ce dernier dans le rôle du plaignant. Shan Sa, Prix Goncourt des lycéens en 2001 pour La Joueuse de go, avait signé en février 2002 avec Grasset l’engagement de publier dans cette maison son prochain roman. En contrepartie, elle bénéficiait d’un substantiel à-valoir de 228 674 euros avec une avance de 76 000 euros. Et voilà qu’en mai 2003 les éditions Albin Michel font savoir qu’elles ont signé un contrat avec la même Shan Sa pour un roman intitulé provisoirement La Couronne céleste. Pour Simon Nora, le directeur de Grasset, aucun doute : ce texte, qui aura finalement pour titre Impératrice, n’est autre que celui que l’écrivain d’origine chinoise avait promis de lui confier au début de 2002.
Tiré à 120 000 exemplaires, l’ouvrage est en librairie depuis le 20 août, bien que Grasset en ait demandé, dès la fin de juin, l’interdiction de sortie au tribunal de Paris pour usurpation de contrat. Pour les avocats d’Albin Michel, ce dernier n’était pas conforme à la législation. Ils évoquent également la liberté d’expression et le droit moral de l’auteur, la mésentente s’étant progressivement installée entre Shan Sa et Olivier Nora, le PDG de Grasset. Ce dernier, lui, fait de l’affaire une question de principe : « Ne confondons pas la liberté d’expression avec la liberté de ne pas honorer un contrat. C’est l’inverse : le contrat est la condition sine qua non de la liberté d’expression. » La troisième chambre du tribunal de grande instance de Paris devait rendre son jugement le 5 septembre.

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