Pas assez américain
![](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/medias/default.png)
Arnold schwarzenegger sera peut-être gouverneur de Californie. Mais l’artiste originaire de Graz, en Autriche, n’emboîtera pas le pas à un autre comédien, Ronald Reagan : il ne pourra pas devenir comme lui président des États-Unis. Pour diriger la première puissance du monde, il faut en effet être né sur son sol.
Cette disposition constitutionnelle est de plus en plus contestée. Elle crée une citoyenneté au rabais, s’insurgent certains juristes. Un avis partagé par Orrin Hatch, sénateur de l’Utah, qui se bat pour l’abrogation de la mesure discriminatoire : « Elle est antiaméricaine, explique-t-il à ses pairs. Nous sommes une nation d’immigrants. » Et il cite les noms de Henry Kissinger et Madeleine Albright, anciens secrétaires d’État, de Elaine Chao et Mel Martinez, membres du cabinet de George W. Bush, ou encore celui de Jennifer Granholm, gouverneur du Michigan. Malgré leurs compétences et les services qu’ils rendent ou ont rendus à leur patrie, aucune de ces personnalités ne pourrait se présenter à l’élection présidentielle.
Sa proposition : quiconque a acquis la citoyenneté américaine il y a au moins vingt ans et réside aux États-Unis depuis plus de quatorze ans devrait pouvoir briguer la magistrature suprême.
Du côté de la Chambre des représentants, c’est un démocrate, Vic Snyder, élu de l’Arkansas, qui mène la bataille, proposant, pour sa part, que la Maison Blanche soit accessible aux personnes naturalisées depuis au moins trente-cinq ans.
Dans les deux cas de figure, il faut modifier la Constitution. L’amendement doit être approuvé par les deux tiers des membres du Sénat et de la Chambre des représentants, puis ratifié par les trois quarts des États. Ce qui n’est pas une mince affaire. En deux cent seize ans, la Constitution n’a connu que vingt-sept changements, le dernier en date remontant à 1992. Orrin Hatch comme Vic Snyder ne se font guère d’illusion : il leur faudra beaucoup de détermination pour convaincre leurs collègues du Congrès de franchir le pas. Et le héros de Terminator devra patienter avant de briguer un jour le fauteuil de George W. Bush.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis
- Pour la première fois, Mahamadou Issoufou condamne le coup d’État du général Tiani
- Amnesty International demande l’arrêt des expulsions forcées à Abidjan
- Au Niger, Abdourahamane Tiani et la stratégie assumée de l’« anti-France »
- M23 en RDC : cinq questions pour comprendre pourquoi le conflit s’enlise