Tunisie – Slim Riahi : « Youssef Chahed était capable de tout pour concrétiser ses ambitions »

Poursuivi par la justice tunisienne, le fondateur de l’UPL a vu avec soulagement les autorités grecques rejeter la demande de son extradition. Une preuve, selon lui, que les accusations auxquelles il fait face relèvent de la cabale politique.

Slim Riahi, président de l’Union patriotique libre (UPL), arrive à un meeting de la campagne présidentielle, le 21 novembre 2014, à Tunis. © FETHI BELAID/AFP

Slim Riahi, président de l’Union patriotique libre (UPL), arrive à un meeting de la campagne présidentielle, le 21 novembre 2014, à Tunis. © FETHI BELAID/AFP

Publié le 14 octobre 2021 Lecture : 5 minutes.

Soulagé et volubile, Slim Riahi sait gré à la justice grecque d’avoir rejeté la demande d’extradition émise à son encontre par les autorités tunisiennes. Poursuivi dans différentes affaires pour chèques sans provision et blanchiment d’argent, le controversé fondateur et président de l’Union patriotique libre (UPL), qui a fusionné avec Nidaa Tounes en 2017, estime avoir été la cible de l’ancien chef du gouvernement Youssef Chahed, ce qui l’aurait contraint à l’exil en France depuis 2018.

Cela n’a pas empêché celui qui a dirigé le Club Africain de 2012 à 2017 d’être candidat à l’élection présidentielle de 2019 avant de se désister. Laissé en liberté après son arrestation en août suite à un mandat d’Interpol, il attendait un jugement en sa faveur. Depuis l’île de Syros (Grèce), celui qui poursuit sa carrière d’homme d’affaires livre sa première déclaration en exclusivité à Jeune Afrique.

Jeune Afrique : Quel est votre sentiment après le jugement de la justice grecque ?

Slim Riahi : Je ne pensais pas en arriver là étant donné que les accusations me visant étaient montées en épingle, avec des motivations politiques. La commission d’appel de Syros a pris en considération plus de 10 000 documents présentés par mes avocats et tranché à l’unanimité en ma faveur. Selon cette décision de justice, la situation politique actuelle en Tunisie n’offre ni les garanties d’un procès équitable ni celles du respect des droits humains, d’où le rejet de la demande d’extradition.

Chahed était de mèche avec les islamistes et voulait utiliser les moyens de l’État à des fins électorales personnelles

La décision du tribunal grec est conforme à la jurisprudence européenne qui exige des conditions claires pour un procès équitable. Mon expérience confirme que la justice grecque, attachée aux valeurs et aux principes européens qui défendent les droits humains fondamentaux, reflète une culture millénaire. Désormais toutes les procédures entamées via Interpol sont éteintes.

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