Abou Ghraib vu par Botero

Les horreurs américaines en Irak ont inspiré quinze uvres saisissantes à l’artiste colombien.

Publié le 5 août 2005 Lecture : 1 minute.

Cent soixante-dix oeuvres du peintre et sculpteur colombien Fernando Botero sont exposées actuellement à Rome. Elles représentent ses quinze dernières années de travail. Mais le public se presse surtout devant les tableaux réalisés entre octobre 2004 et le début de 2005, qui ont pour sujet l’horreur de la prison d’Abou Ghraib, en Irak.
Botero s’est déjà intéressé à la guerre, celle – civile – de Colombie, mais jamais avec cette intensité. Les corps couchés sur ses toiles sont, comme toujours chez lui, ronds et potelés, mais ils saignent, hurlent, supplient. La bonhomie et l’humour ont disparu au profit de la violence, de la peur, de l’humiliation. Sur un décor carcéral austère, rendu par l’utilisation continue de couleurs franches et peu nombreuses, composé de murs nus et sales, de barreaux à n’en plus finir, les prisonniers irakiens sont entravés, ensanglantés, grimaçants.
En quinze huiles sur toile et trente dessins au fusain ou au crayon, Botero, 73 ans, en dit plus que les photos parues dans la presse et qui l’ont si fortement choqué. « La guerre et l’injustice sont présentes partout dans le monde, a-t-il déclaré lors de l’ouverture de l’exposition, en juin dernier. Mais je m’attendais à autre chose qu’à ces pratiques médiévales inacceptables de la part du pays le plus riche et le plus puissant de la planète. »
Après Rome, les tableaux d’Abou Ghraib iront à Stuttgart puis à Athènes. Il est question qu’ils soient montrés à Washington DC. Ensuite, ils seront offerts à un musée, car « on ne fait pas de business avec la douleur humaine », a déclaré l’artiste.

« Les quinze dernières années », Fernando Botero, Palazzo Venezia, Rome (tél. : 00 39 06 32 810). Jusqu’au 25 septembre.

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