Hakim Ben Hammouda : « Face au FMI, il ne faut pas accepter un accord impossible à respecter » (4/5)
« FMI-Afrique : cette fois, c’est différent ? » (4/5) Les États du continent vivent souvent douloureusement le passage au scanner de leurs économies par les équipes de Washington. L’ancien ministre tunisien des Finances donne aux gouvernements africains quelques clés pour faire front face à l’institution.
[Série] FMI-Afrique : cette fois, c’est différent ?
Vilipendé et honni il y a encore quelques années, le Fonds monétaire international (FMI) apparaît désormais comme un allié des pays africains, du moratoire sur leurs dettes aux aides d’urgence face au Covid-19. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Le FMI a-t-il vraiment changé ?
L’économiste tunisien Hakim Ben Hammouda, ancien conseiller spécial du président de la Banque africaine de développement (BAD) mais aussi ancien ministre de l’Économie et des Finances (2014-2015), a été tour à tour inspecté et inspecteur. Il donne quelques conseils aux gouvernements africains pour se protéger, un peu, des rigueurs du FMI.
Jeune Afrique : Comment se déroule une visite annuelle du FMI dite de « l’article IV » ?
Hakim Ben Hammouda : Si la situation du pays est plutôt bonne, trois ou quatre de ses experts passent une semaine dans le pays, analysent sa situation, formulent quelques recommandations et proposent une coopération technique, par exemple pour améliorer la collecte de l’impôt. Le communiqué final de la mission est publié avec l’accord du gouvernement et signé par le FMI.
La visite annuelle du FMI génère beaucoup de stress
Si le pays est « sous programme », c’est-à-dire aidé et donc sous surveillance, l’atmosphère est totalement différente. Autour d’un chef de mission, une quinzaine d’experts vérifient pendant un mois les « repères structurels », soit les conditions à respecter pour obtenir le déblocage par tranche des fonds alloués par le FMI.
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