Melha Mint Ahmed

Ministre mauritanienne de la Culture, de la Jeunesse et des Sports

Publié le 5 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Ely Ould Mohamed Vall, le 3 août 2005, elle est l’une des figures en vue de la « transition » en Mauritanie. D’ailleurs, le président du Conseil militaire pour la démocratie (CMJD) omet rarement de l’emmener avec lui dans ses voyages à l’étranger, n’en déplaise à un sérail politique passablement machiste.
Née à Kaolack, au Sénégal, il y a un peu plus de quarante ans, Melha Mint Ahmed regagne la Mauritanie en 1976, en pleine guerre du Sahara, mais conserve de son enfance de l’autre côté du fleuve une passion pour « tout ce qui est noir ». Mariée à 14 ans avec un cousin, elle passe néanmoins son baccalauréat avant d’intégrer l’École nationale d’administration (ENA). Diplôme d’inspecteur du Trésor en poche, elle entre au début des années 1980 au ministère des Finances, mais parvient difficilement à concilier les exigences de sa carrière avec sa vie familiale. Résultat : deux divorces et une réputation d’indépendance nullement usurpée. Elle se remarie avec le lieutenant-colonel Abdallah Ould Jidou (aujourd’hui commandant du 2e bataillon, à Jreïda), tout en veillant soigneusement à l’éducation de ses enfants : l’une de ses filles est aujourd’hui médecin militaire, et son fils, pilote dans l’armée de l’air.

De 1986 à 1989, elle dirige la trésorerie de Nouadhibou, la capitale économique, puis rejoint le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, où elle est nommée directrice des affaires administratives et financières, puis attachée au cabinet du ministre, puis conseillère avec rang d’ambassadeur. Lors de l’élection présidentielle de 1992, elle soutient Ahmed Ould Daddah contre Maaouiya Ould Taya, le président sortant réélu. Commence pour elle une longue traversée du désert. En 2003, elle rentre en grâce et accompagne l’ancien chef de l’État dans une tournée électorale à travers le Tagant, la région dont elle est originaire. Cela n’empêche pas son mari d’être emprisonné, avec beaucoup d’autres officiers, après la sanglante tentative de coup d’État du 8 juin 2003. Melha Mint Ahmed se consacre désormais à « Agir contre la pauvreté », l’ONG qu’elle a créée en 1997. Elle sillonne le pays et le monde.
Le « coup » du 3 août 2005 la surprend dans ses pérégrinations. Le CMJD lui confie un ministère qui ne s’est jamais signalé par son dynamisme. « Nos hommes de lettres, nos artistes et nos sportifs se plaignent d’être les parents pauvres de nos budgets, reconnaît-elle. Mon objectif est de remédier à cette situation. » Sans doute, mais le temps presse, le mandat de l’actuel gouvernement s’achevant l’an prochain, après l’élection présidentielle prévue au mois de mars. La voilà condamnée à tout faire dans l’urgence. Alors, après son heure et demie de marche quotidienne, Melha Mint Ahmed travaille d’arrache-pied, s’efforce de redonner quelques couleurs à l’équipe nationale de football ou préside, comme du 6 au 8 avril à Nouakchott, des « Journées de réflexion sur la culture et le patrimoine ».

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