Maroc Telecom vire en tête

Privatisé il y a cinq ans, l’ex-opérateur public est devenu la première entreprise du pays.

Publié le 5 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

«L’année 2005 a été très belle pour Maroc Telecom, marquée par des résultats en forte hausse », se réjouit Abdeslam Ahizoune, le président du directoire de l’ex-opérateur national, tombé dans l’escarcelle du groupe français Vivendi en décembre 2000. Avec un chiffre d’affaires de 20,5 milliards de dirhams (1,856 milliard d’euros), en progression de 16 %, et un résultat net de 5,8 milliards (+ 12,3 %), l’ancien monopole respire la santé. Et le chiffre d’affaires du premier trimestre 2006 a encore progressé de 12 % par rapport à la même période en 2005. Il s’est même transformé en « machine à cash » pour sa maison mère. Introduite en Bourse presque simultanément à Casablanca et à Paris, en décembre 2004, l’action Maroc Telecom s’est appréciée de 90 % en quinze mois. Et représente, à elle seule, près de la moitié de la capitalisation de la place financière marocaine.
L’opérateur, confronté à la concurrence de Méditel pour le mobile, reste cependant leader incontesté, avec une part de marché de 66,7 %. Il a gagné 2,4 millions de clients l’an dernier, portant son total à 8,8 millions. Le secret de cette réussite ? Une fiabilité impeccable (taux de coupure inférieur à 1,1 %), une couverture de 97 % de la population, une présence commerciale tous azimuts et une politique tarifaire étudiée. 2006 devrait voir l’avènement de nouveaux services avec l’entrée en service des mobiles de la troisième génération. L’entreprise table sur une progression de 6 % à 8 % de son chiffre d’affaires.
L’activité « fixe » de Maroc Telecom a également connu une orientation positive l’an dernier, avec un gain de 32 000 lignes. Cette branche recèle un potentiel de croissance non négligeable : le taux de pénétration du fixe n’est en effet que de 19 % auprès des ménages marocains. Maroc Telecom possède 1,33 million de lignes. Un chiffre qui pourrait bientôt être tiré à la hausse par l’engouement spectaculaire pour l’Internet à haut débit. L’activité ADSL du groupe compte déjà 296 000 abonnés (+ 225 % en un an). Un engouement qui devrait se poursuivre avec le lancement des offres triple play (télévision, Internet, voix). La bande passante a été multipliée par cinq en un an, et le renforcement des capacités ADSL a absorbé une part importante des investissements totaux réalisés en 2005 par le groupe, qui se sont élevés à 3,2 milliards de DH (en hausse de 29 %). Le Maroc est aujourd’hui leader en Afrique en termes d’accès ADSL, devant la Tunisie, l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Algérie.
Adossé à Vivendi, qui vient d’essuyer un échec cuisant en Tunisie, où il s’est fait coiffer, sur le fil, par TeCom-Dig, l’opérateur public de Dubaï, pour le rachat de 35 % de Tunisie Telecom, Maroc Telecom s’est par ailleurs engagé dans une ambitieuse politique de développement à l’international. Il détient depuis 2001 une participation majoritaire dans Mauritel, en Mauritanie. Et cherche désormais à se positionner au Gabon pour le rachat de Gabon Telecom, ainsi qu’au Burkina, qui veut privatiser son opérateur national, au Cameroun et en Égypte, pour l’attribution de la troisième licence de mobile. « Nous sommes très intéressés par les marchés qui sont géographiquement proches, et nous suivons avec beaucoup d’intérêt les appels d’offres pour des prises de participations majoritaires dans les capitaux d’opérateurs de télécommunication ou l’achat de licences », précise Abdeslam Ahizoune.

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