Cameroun : les Moudiki, un couple au cœur du pouvoir de Paul Biya

Lui, Adolphe, est l’un des derniers compagnons de lycée de Paul Biya. Elle, Nathalie, est l’une des plus proches amies de Chantal, la première dame. Entre finances et vie privée, « Jeune Afrique » vous invite avec le couple Moudiki au cœur du sérail, dans les plus hautes sphères de l’État.

Adolphe Moudiki, directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). © Maboup

Adolphe Moudiki, directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). © Maboup

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 21 octobre 2021 Lecture : 9 minutes.

Une fois n’est pas coutume, notre histoire débute à Paris, loin des collines de Yaoundé. Depuis plusieurs années, Adolphe Moudiki y passe une bonne partie de son temps. L’homme n’a jamais eu la réputation d’apprécier la foule. À Yaoundé, il recevait déjà relativement peu, n’hésitant pas à éconduire ceux qui s’essayaient à le déranger dans ses moments de quiétude. Des ministres en ont fait les frais, tout autant que certains proches et membres de sa famille, qui a fini par s’éloigner de lui. Et le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) n’a pas changé en prenant de l’âge. En terres françaises, le patriarche goûte toujours aussi peu être dérangé.

Bien sûr, quelques conseils d’administration de la SNH ont encore lieu à Paris, obligeant les pontes de la société à faire le déplacement et à y retrouver le grand patron. Mais, à bientôt 83 ans (il les fêtera le 10 décembre prochain), Adolphe Moudiki ne se frotte en réalité plus qu’aux gros dossiers, laissant la majorité des affaires à une poignée de ses collaborateurs. Depuis une dizaine d’années, il s’est mis en retrait, poussé par l’âge et les soucis de santé – notamment aux yeux. Ses conseillers Bernard Bayiha et Jean-Jacques Koum (que d’aucuns appellent respectivement « numéro un » et « numéro deux ») ont pris le relais.

L’autre patronne de la SNH, qui travaille à la direction du département juridique, est une femme de moins de cinquante ans, et pas n’importe laquelle : l’épouse du directeur général, Nathalie Moudiki, née Engamba. Mariée à Adolphe Moudiki depuis 2000, elle est sans doute l’une des femmes les plus puissantes du pays après Chantal Biya. Amie intime de cette dernière, trésorière du Cercle des amis du Cameroun (Cerac, association fondée par la première dame et qui rassemble la quasi-totalité des épouses de ministres et dignitaires camerounais), elle dispose d’une influence non négligeable à la présidence, à la fois auprès d’Oswald Baboke et de Samuel Mvondo Ayolo, respectivement directeur de cabinet adjoint et directeur de cabinet de Paul Biya.

Un condisciple de Paul Biya, dès les années 1950

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