Une affaire française

Publié le 9 mars 2004 Lecture : 1 minute.

Marianne, le symbole de la République française, est-elle satisfaite ou a-t-elle, secrètement, le cur en berne ? Car si la loi contre le voile à l’école est maintenant
votée, rien n’assure que la polémique sur ce sujet sensible soit terminée. D’ailleurs les prises de position continuent à être nombreuses. Ici, par exemple, tandis que le philosophe Youssef Seddik considère que nous sommes en présence d’« un faux débat », l’anthropologue et psychanalyste Malek Chebel estime que « la loi est une bonne chose, mais seulement si elle est complétée par des mesures plus globales ».
Encore faut-il, pour se forger une opinion, connaître autant la loi proprement dite que le contexte dans lequel elle s’insère. C’est ce que nous rappelons dans les pages suivantes. Tout comme il est utile d’examiner la manière dont d’autres pays ont résolu cette question. Muriel Signouret décrit donc le pragmatisme anglo-saxon, même si des différences existent entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Et Joséphine Dedet explique l’exception et la singularité turques.
Telle est la situation aujourd’hui. Mais le présent ne s’éclaire qu’à la lumière de l’histoire et de la connaissance. L’une et l’autre bousculent souvent les idées reçues. Ainsi, comme le souligne Abdelaziz Barrouhi, Habib Bourguiba, jeune militant nationaliste, n’a pas toujours été hostile au voile même si, plus tard, celui qui émancipa les femmes de Tunisie stigmatisa « l’épouvantable chiffon ». Quant à Mohamed Talbi, il le jure et le démontre : « Que dit le Coran sur le voile ? Rien. Strictement rien. »

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