Nadia, Algérie

Publié le 8 mars 2004 Lecture : 1 minute.

« Je me suis mariée il y a huit ans, à l’âge de 26 ans. J’ai été obligée d’aller vivre dans un petit trois pièces, à la périphérie d’Alger, avec mon époux et ma belle-famille. Quelques mois à peine après notre installation, mon mari a commencé à me faire des reproches, assez violents. J’ai vite compris que sa mère lui racontait que je ne faisais rien de toute la journée, que je refusais de l’aider, etc. Au début, j’ai essayé de me défendre, mais il ne voulait rien entendre. À la naissance de mon premier enfant, il y a sept ans, la situation a considérablement dégénéré. Déjà, ma belle-famille m’en voulait d’avoir eu une petite fille et non un garçon. J’étais très fatiguée par l’accouchement qui s’était mal passé. Et, malgré cela, je faisais mon maximum pour satisfaire tout le monde. Ça n’allait jamais. Mon mari a commencé à me battre. De plus en plus violemment. Il m’a aussi interdit de sortir, même pour aller voir un médecin. Ma famille a essayé d’intervenir. Sans succès. Je restais cloîtrée dans l’appartement, en proie à toute cette violence. Il y a deux ans, mon troisième enfant est né. Il pleurait beaucoup la nuit. Mon mari me forçait à le prendre dans mes bras toute la nuit et à le bercer. Dès que je voulais m’asseoir, il me giflait. C’est à cette époque que je me suis un peu confiée à ma voisine. Elle a pris contact pour moi avec SOS Femmes en détresse. J’essaie régulièrement de trouver un prétexte pour aller chez ma voisine, d’où j’appelle l’association. Ça me fait du bien. J’ai le sentiment de ne plus être toute seule même si je n’ai pas encore la force de tout quitter.

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