Meuglements de révolte

Publié le 9 mars 2004 Lecture : 1 minute.

Les pis et les queues s’agitent, la révolte menace les prés et les montagnes à vaches. Frisonnes et holsteins sont décidées : elles ne vont pas rester avachies à regarder passer les trains. Marre de la traite matinale ! Marre de la boucherie ! Marre des vacheries qui se disent sur elles ! Une fin de mois difficile, c’est les vaches maigres. La pluie tombe dru, il pleut comme vache qui pisse. Un sbire de Sarkozy lève sa matraque, « mort aux vaches ! » hurle-t-on en chur. Un pékin meugle mal la langue de Shakespeare, il cause l’anglais comme une vache espagnole. Un odieux clampin ne respecte personne, voilà une peau de vache. Une croûte d’artiste ratée, les critiques parlent de bouse. Une histoire de cur s’enflamme, c’est l’amour vache. Et que dire de celles qu’on
accuse d’être folles, alors qu’elles souffrent d’encéphalopathie spongiforme bovine ?

À force de ruminer ces expressions négatives, tout en paissant, nos chers bovidés ont
décidé de prendre le taureau par les cornes. Les normandes, les charolaises, les simmenthals, les montbéliardes, les gasconnes aréolées, les blondes d’Aquitaine, les froments du Léon et les piesrouges des plaines ont, toutes, mangé de la vaccaire enragée.
Elles ont brisé leurs enclos, refusé de fournir du lait pour vacherins et fromages, annulé
leurs participations aux courses de vachettes et rappelé que le mot « vaccin » venait de leur nom. Puis, vachement énervées, elles sont parties en troupeau pour l’Inde. Là-bas, c’est sûr, elles seront sacrées.

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